CARTERON : « Mon objectif, atteindre les demi-finales »

“Je suis très satisfait de mes assistants” confie le coach du TPM

« EN DIRECT AVEC… » (Partie 4)

CARTERON : « Mon objectif, atteindre les demi-finales »

22 avril 2014

Pour cette quatrième et avant-dernier chapitre du « En direct avec… » le coach CARTERON a répondu aux questions concernant plus particulièrement les quarts de finale de la Ligue des champions. Avec enthousiasme et en avouant des ambitions élevées pour le TP Mazembe. Il évoque aussi sa relation avec ces supporteurs katangais qui ressemblent aux Bretons et qui le poussent à donner le meilleur de lui-même…

Pensez-vous avoir une équipe capable de défier les autres équipes  en quarts de finale avec les difficultés rencontrées pour votre qualification ? Pensez-vous qu'avec la qualité de votre effectif Mazembe est capable de jouer la finale ? Croyez-vous au trophée cette année ?

On a abordé les 16èmes et 8èmes de finale de la Ligue des Champions en étant à 60% de notre potentiel. Et, malgré tout on a réussi. Quand on parle de difficultés qu’on a eues, il faut savoir qu’on a éliminé l’équipe, qui, l’année dernière a joué sa qualification en demi-finale de la Ligue des Champions de la CAF jusqu’au dernier match contre Coton Sport de Garoua. Il aurait fallu qu’il batte Coton Sport malheureusement il avait fait match nul. Avoir éliminé cette équipe quand on est à 60% c’est une très bonne chose. Bien sûr je crois au trophée cette année, autrement je ne serais pas là. 

On a vu Mazembe passer difficilement contre Séwé Sport, que pouvons-nous attendre des matches de poule si on tombe contre le CSS ou l'Espérance de Tunis, deux équipes difficiles à battre chez elles ?

Séwé Sport a montré l’année dernière qu’il était au niveau de l’Espérance Sportive de Tunis. Je pense que si nous progressons nous serons à même de rivaliser avec n’importe quelle équipe.

Quelle est votre lecture sur les autres qualifiés ? Qu'est-ce que vous comptez faire si Mazembe n'atteint pas les demi-finales ?

Je ne me projette jamais sur le négatif… Mon objectif c’est d’atteindre les demi-finales. On aura deux groupes très ouverts, on a déjà la certitude de ne pas jouer l’Espérance Sportive de Tunis. Que l’on joue Sfax ou Al Hilal ça sera très serré et très proche, entre Zamalek et Sétif je pense qu’on a plus de maîtrise contre Sétif à qui on a posé des problèmes la saison dernière. Enfin entre Al Alhi Benghazi et V. Club, de toute façon ça sera deux matches pièges. Mon objectif est de finir parmi les deux premiers quel que soit le tirage. Depuis plusieurs semaines on est en train d’observer tous les sept autres qualifiés.

Mazembe regorge maintenant de jeunes joueurs n'ayant pas assez d'expérience en Champions League, devons-nous comprendre qu'il leur faudra du temps pour soulever la coupe comme ce fut le cas avec la génération des MIHAYO, KASONGO, MPUTU, BEDI et les autres ?

L’an dernier on m’a traité de fou parce que j’ai lancé dans le grand bain, sur la demi-finale retour, Boubacar DIARRA qui avait seulement 19 ans ou quelqu’un comme Daniel ADJEI. Les joueurs si on ne les fait jamais jouer, ils ne peuvent pas avoir l’expérience. Je pense que c’est un faux problème, parfois il y a des groupes qui grandissent vite, il n’y a pas de logique par rapport à ça. Mais je me servirai pas du fait  qu’on a un effectif rajeuni et changé pour dire qu’il faudra être patient et attendre des années. J’ai l’ambition qu’on soit compétitif dès cette saison.

Dans le cadre du renforcement de l'équipe que vous avez évoqué, pour la phase de poules que comptez-vous faire ?

Les priorités pour moi étaient d’avoir : un troisième gardien parce que deux gardiens c’est trop juste vu que l’année dernière où Robert KIDIABA avait fini la saison très fatigué. Ensuite Adama TRAORE nous offre en tant qu’ailier gauche une formidable opportunité de faire jouer Rainford KALABA à d’autres postes. C’est quelque chose de fondamental. Je suis très content du retour d’Hugues BEDI, il nous permet de compenser le fait qu’on n’avait qu’un seul milieu défensif en la personne de Boubacar DIARRA. Hugues BEDI sera le deuxième milieu défensif et on aura besoin de lui. 

Pensez-vous que si V. Club et TP Mazembe sont dans un même groupe ce sera bénéfique pour Mazembe ? Si oui comment et si non pourquoi ?

Si je dis oui ou non ça va être interprété... Sincèrement j’aimerais que les deux clubs du Congo aient leur chance chacun dans son groupe. Pour une raison simple : je ne suis  pas inquiet à propos de ce qui peut se passer sur terrain mais j’ai des soucis pour les débordements qui peuvent arriver en dehors du terrain. 

Comment pensez-vous jouer contre les équipes du nord ayant une plus grande taille que nos joueurs, surtout nos attaquants ?

C’est une question très intéressante. J’ai fait ce constant l’année dernière lors de la finale face au CS Sfaxien qui avait une équipe beaucoup plus athlétique que la nôtre.  Mais là encore, avec les arrivées des joueurs comme Salif COULIBALY, Boubacar DIARRA ou encore Hugues BEDI, on a des joueurs qui dans l’impact athlétique peuvent avoir du répondant défensivement et permettre à nos joueurs offensifs de poser des problèmes à l’adversaire quelle que soit leur taille.

Bony Boniface MBIYA – Kisangani, Tiann NKAWA – Uvira, Marcel Kilambwe – Kolwezi, Ali KABUBA – Tunis, Jasper NGOY – Kinshasa, Didier KYEMBE – New Delhi, Batchu Dharley – Bunia, Baudouin RAMAZANI – Lubumbashi, Gabriel MASSINI – Kindu, Henri KYAUSA – Lubumbashi, Michel KAYOMBO – Abidjan, Freddy MASTAKI – Kinshasa, Herve Sumpi – vanderbijlpark, Guy MUKUTA – Kolwezi, Saleh HEMEDY – Lubumbashi, Jeff NONDE – Lubumbashi, Aubain MABANZA – Kinshasa, Bertin KILOLO – Lubumbashi, Gray LETEMBET – Brazzaville, Justin NYEMBO – Lubumbashi, Jean NGOY KYUNGU – Lubumbashi, Alain MWANA KASONGO – Goma, MWENZE Sam Django – Western Cap, Arthur ASSANI – Kabinda, Kasaï-Oriental, Dieumerci NKANZA – Kinshasa, Bienvenu KASONGO – Fungurume, Guy Delvard MUMATE – Bujumbura / Burundi, Jean Paul WAITSWALO – Lubumbashi, Francisco Ndudi – Angola, Patient TSANDA – Lubumbashi, Kam's KAKULE MASIAKA – Goma, Wilsonw MAZIBO Kangeta – Bridgeport CT / USA

« Mes assistants me donnent entière satisfaction »

Vous sentez-vous bien avec vos 2 assistants ou auriez-vous voulu des assistants diplômés et de plus grande notoriété ? Si vous collaborez bien et écoutez vos adjoints, dites-nous quelle suggestion venue de Pamphile MIHAYO au cours d'un grand match a été appliquée et a entraîné une réussite? Lors de votre première apparition, vous avez affirmé que la compétence était le critère essentiel pour le maintien de vos collaborateurs dans le staff. Peut-on à ce jour, par le statu quo, comprendre que vos adjoints vous apportent un plus dans l'encadrement technique du club ?

Chacun de mes adjoints me donne entière satisfaction, c’est la première réponse. Dans ma relation avec Pamphile MIHAYO, c’est difficile de choisir un exemple parce qu’on a vraiment un rapport de bonne intelligence et on s’entend très bien. Au quotidien, je parle Français et Anglais, il est important qu’il puisse – parfois en Lingala ou en Swahili – bien préciser mes pensées. Par rapport au contexte, il m’est d’une aide précieuse, on échange de manière permanente sur le club, sur l’entourage du club. De manière globale, on forme une équipe redoutable.

Pourquoi le TPM n'organise pas des matches amicaux avec des équipes internationales autant en Europe qu’en Afrique ?

Tout simplement à cause du calendrier. Il nous est difficile de nous déplacer loin pour uniquement jouer un match amical, on perdrait beaucoup de temps. Ce qu’on a fait en venant en stage en Zambie où on a joué 4 matches en 2 jours était très intéressant. On va essayer de le faire par la suite mais on en revient au fait que géographiquement, ce n’est pas toujours simple. On a en tout cas ce projet, c’est envisageable pour la trêve cet été où on aura plus de 7 semaines d’arrêt. On a déjà pensé avec le Président Moïse KATUMBI qu’il serait important d’aller se confronter à de bonnes équipes sur un autre continent.

Vous tenez à garder 30 joueurs actuels pour instaurer plus de concentration aux entraînements et dans la préparation des compétitions ?

Mon intérêt est de maintenir ces 30 joueurs en forme car même si on connaît les 17-18 joueurs sur qui on compte peut-être un peu plus, on ne sait pas dans une saison ce qui peut arriver. A l’instar de ce qu’on a vécu la saison dernière avec ce problème des Zambiens, des blessés et cette demi-finale retour contre le Stade Malien où il a fallu lancer dans un grand bain des joueurs qui n’avaient aucune expérience comme ADJEI et DIARRA. Ils avaient  répondu présents parce qu’on avait fait un travail de fond à côté pendant des mois.

« Mon ambition, un football avec beaucoup de panache »

Quelle est votre philosophie pour que Mazembe devienne un jour le Bayern ou le Real de Madrid d'Afrique ?

C’est une belle comparaison. Ma philosophie c’est de réussir comme je l’ai fait par le passé partout où je suis passé. A mon arrivée à Dijon il y avait un effectif avec 13 joueurs de plus de 33 ans et plus, j’ai décidé à l’intersaison de partir avec des jeunes. Les supporteurs étaient très mécontents mais en fin de saison on est monté en première division et on me mettait une statue à Dijon… Même chose avec le Mali, il y avait plus de 60% de l’effectif qui ne voulait pas revenir en sélection, je suis reparti en prenant des jeunes comme Salif COULIBALY, on a réussi à finir 3ème de la CAN. Mon objectif c’est de faire en sorte qu’on bâtisse une équipe avec une base de jeunes joueurs qui justement va faire en sorte que Mazembe pendant 4, 5 ou 6 ans aura la certitude d’être au très haut niveau.

Le Président a dit que le TPM pourra remporter la Coupe du monde des clubs dans 3 ans. Etes-vous d'accord avec lui (que cela ne sera pas possible plus tôt) ? Pourquoi ?

Ça ne veut pas dire qu’on n’a pas d’ambitions de remporter la Ligue des Champions de la CAF cette année saison, et après la Coupe du monde des Clubs de la FIFA. Il faut savoir qu’on se compare à ce qu’a fait le club il y a quelques années en éliminant un champion brésilien, c’était un exploit énorme. A l’heure actuelle, la plus grande difficulté au cas où Mazembe retourne en finale, c’est de battre le champion européen, qui sur le papier est toujours supérieur. Il faudra bâtir une équipe qui sera capable de rivaliser avec ces joueurs et ça nécessite plus de maturité  que celle qu’on a aujourd’hui.

Quelle ambition a Patrice CARTERON pour le TP Mazembe ? Par rapport à votre philosophie du foot, est ce que les joueurs respectent vos consignes ?

Mes joueurs respectent totalement mes consignes, c’est vrai que dans de périodes de transition comme on a vécu j’insiste beaucoup que notre cage reste inviolée. On a battu un record en championnat avec 18 matches consécutifs sans prendre de but. Peut-être que parfois on n’a pas été suffisamment spectaculaire mais c’est parce que je ne sentais pas l’équipe prête pour qu’on joue différemment. J’ai la chance de beaucoup parler avec Pamphile MIHAYO et les leaders de l’équipe. On est sur la même longueur d’ondes, c’est le plus important. Par rapport à ma philosophie du football, je suis quelqu’un qui, quand il était joueur, détestait s’ennuyer sur terrain, et qui, en tant qu’entraîneur, déteste s’ennuyer lors des séances d’entraînement ou quand il regarde son équipe au cours d’un match. Mon ambition dans les semaines à venir est qu’on présente du spectacle et qu’on ait un football avec beaucoup de panache.

« Que Mazembe redevienne un des plus grands clubs du continent »

Quelle mentalité Patrice peut-il inculquer aux joueurs du TPM en particulier et aux supporteurs en général ?

Je suis de la même région que Claude LE ROY, nous sommes des Bretons. Les Bretons sont un peu comme les Katangais, ils ont beaucoup de personnalité et de tempérament. Je ne cherche pas à changer surtout pas les supporteurs, je sais qu’ils ont beaucoup d’amour pour leur équipe et attendent de voir leur TPM très performant. Même si dernièrement ils ont été déçus par nos prestations, j’assume entièrement cette responsabilité. En ce qui me concerne, je veux inculquer aux joueurs qu’ils soient vraiment des compétiteurs à domicile ou à l’extérieur. Je veux qu’on retrouve le goût du combat parce que c’est la grande clef du haut niveau.

Quels sont les objectifs que vous a assignés le comité sportif du TPM toutes compétitions confondues ? En cas de non réalisation de ces objectifs partirez-vous du club ?

Le Président Moïse KATUMBI sait que je suis très ambitieux et lui-même l’est. On n’a même pas besoin d’avoir ces genres de discussion parce qu’on veut tous les deux emmener le TPM au plus haut niveau. Je ne sais pas répondre à la deuxième question,  je n’ai pas envie d’anticiper les choses négatives et des échecs. Ce qui m’intéresse est que Mazembe redevienne un des plus grands clubs du continent et fasse peur aux adversaires. On travaille dur pour ça, je pense qu’on est sincèrement sur la bonne voie. On était à 60%, il faut que dans les semaines qui viennent on augmente notre capacité et qu’on franchisse ces 40% qui restent.

Que pensez-vous de la préparation psychologique de nos joueurs pour qu'ils comprennent leur responsabilité par rapport à notre feeling, nous les supporteurs ?

Les supporteurs sont à la fois avec nous et contre nous. D’un match à l’autre on peut entendre tout et son contraire. Je prends l’exemple du match contre Les Astres de Douala, certains m’ont dit qu’ils n’avaient pas vu Mazembe jouer comme ça depuis des mois. Un mois plus tard, l’équipe ne valait plus rien parce qu’on n’avait pas fait un beau match contre Séwé Sport, je l’assume entièrement. En tout cas, psychologiquement mes joueurs ont parfaitement confiance quand on arrive à Kamalondo. Quand on sent cette ambiance au stade, ils n’ont pas besoin de mots. On sait qu’il y a une exigence formidable du résultat. C’est un merveilleux challenge avec à chaque fois l’envie de sortir du terrain en étant applaudi par les supporteurs. 

Qui gardera nos perches après Robert KIDIABA dont les qualités ont souvent protégé le TPM ?

Robert KIDIABA est encore très bien physiquement, il est difficile de répondre à cette question. Je suis plus serein aujourd’hui, entre Ibrahim MOUNKORO et Aimé BAKULA derrière lui, il a de très bonnes doublures qui nous permettent d’envisager la suite avec beaucoup de confiance.

Que reprochez-vous aux fans de Mazembe ?

Je ne reproche rien aux fans du TPM. Je les remercie de leur exigence parce que c’est une façon de m’inciter aussi à donner le meilleur de moi-même. Qu’ils sachent que quelles que soient les critiques je les prends pour moi et j’accepte. Je suis quelqu’un qui a l’habitude de ne rien lâcher, je suis un compétiteur. Je le dis et je le répète, ce qui m’intéresse c’est de réussir avec Mazembe. En tout cas je leur promets de donner tout ce que j’ai en moi pour aider cette équipe à aller le plus loin possible. 

Grace TSHIBAMBO – Kampala, Gaston EHOKE WEMBI – Kinshasa, LENGULULA KASHAMA – Louisville, Jean MULOLO – Lubumbashi, Elvis MIHIGO – Goma, Jacques NSABUA – Mbuji-Mayi, Augustin KIMUNI – Kolwezi, Mathieu FOTA – Lubumbashi, Placide MUTOMBO – Lubumbashi, Jacques KEMBO – Matadi, Céleste MAKALA – Lubumbashi, Justin MAKOSA – Kinshasa, Christian LUKOO – Sharjah / Emirats, Dan SUMBU – Kinshasa, Léandre BWANA KABANGE – Lubumbashi, Matthieu MUSONDA – Kinshasa, Paul KALAGO – Kinshasa, MUSUIL Dieudonné – Lubumbashi, DenisSAMPI – Lubumbashi, Maxime KAPUTO – Dakar , Vianney NGWEJI – Lubumbashi, Martins ZANGUA – Angola

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