(De notre envoyé spécial à Bata Héritier YINDULA).- Les relations entre Claude LE ROY, la FECOFA et le milieu sportif congolais ne se sont pas dégradées malgré sa rupture du contrat avec la RDC en juin 2013. Le sort a voulu qu’il rencontre ses anciens dirigeants, ses collaborateurs, ses joueurs et ses amis. Que représente ces retrouvailles, quelle différence entre ses Léopards et ceux d’IBENGE, a-t-il des regrets d’avoir quitté la RDC et qui est le favori pour les quarts ? Voici les réponses de Claude LE ROY dans cette 2^ème partie de l’entretien. 

Quelle analyse faites-vous du match ?

« La première analyse sur cette rencontre, ce sera entre deux équipes qui se connaissent bien, des joueurs qui se respectent, en face de moi l’entraîneur Florent IBENGE que je respecte. Depuis que j’ai quitté la RDC, je lui ai toujours envoyé des messages à chaque fois que les Léopards ou V. Club jouent. Je le fais parce que j’aime bien la façon dont il travaille, il est intelligent, cohérent. C’est un bonheur de rencontrer une équipe avec des personnes qu’on aime bien. »

Des regrets après votre départ à la tête des Léopards ?

« J’ai décidé de partir (Claude LE ROY change de ton).On m’avait demandé de revenir 7 ans après mon premier passage en RDC afin de faire flotter le drapeau de la RDC en Afrique du Sud, et je l’avais fait. On a fait une très belle CAN après une préparation un peu compliquée. Un très bon match face au Ghana 2-2, un match moyen face au Niger et un bon match contre le Mali. On sortait avec trois points en trois matchs nuls, ça n’avait rien d’infamant mais aujourd’hui la RDC passe en quart de finale avec 3 points pendant qu’en Afrique du Sud, on a fait trois nuls mais on ne s’était pas qualifié. »

OMARI et BINAMUNGU mes bons amis

 « Je n’ai pas quitté la RDC battu, j’ai décidé de partir de mon plein gré et surtout pour des raisons personnelles. Je ne garde que des bons souvenirs de ce pays, j’avais tout même un mois de contrat payé. Je n’étais pas là pour gagner des mois de contrat.  A mon départ, j’ai dit qu’on ne parle pas du contrat qui me reste. On est de bons amis avec Constant OMARI, Théobald BINAMUNGU et les autres, on a toujours échangé des messages. Avant le match face à la Tunisie, j’ai fait un message à Constant OMARI pour lui dire que j’étais de cœur avec les Léopards. Cela pour vous dire qu’il n’y avait aucune discorde avant mon départ. En RDC, la population est tellement nombreuse qu’elle aime parler des trains qui arrivent en retard alors qu’il y en a qui arrivent à l'heure. »

Le Congo Brazza est l’unique nation à totaliser 7 points au premier tour, votre commentaire ?

« La RDC a un énorme potentiel offensif, beaucoup de qualité athlétique et une défense que je connais par cœur. C’était la même quand j’étais en RDC au moment où Chancel MBEMBA remplaçait Joël KIMWAKI. On sait que face à la RDC ça sera très compliqué, le Congo Brazzaville avec ses 4 millions d’habitants face à la RDC avec ses plus de 60 millions d’habitants. Les Léopards ont des joueurs qui sont dans des grands championnats alors que les Diables Rouges par exemple, son gardien de but a même été limogé d’un club de 4^ème division en France pour des raisons économiques. Il y a quelques jours, l’arrière latéral droit joue en 3^ème division, le demi-centre est remplaçant chez Léopards Dolésie... Pour réussir, on a pris un plaisir fou à travailler ensemble afin qu’un jour on puisse arriver à un niveau de qualité tactique. Physiquement on est aussi prêt pour jouer la RDC. C’est sûr qu’on va essayer de jouer notre chance à 101%. Si la RDC nous laisse un petit espace pour nous qualifier, on va l’utiliser bien évidemment. »

Quelle différence entre les Léopards 2013 de LE ROY et ceux de Florent IBENGE en 2014 ?

« Je ne pense pas qu’il y a de différence à part Trésor MPUTU, un joueur au talent exceptionnel, un des plus grands que je n’ai jamais dirigé. Avec Florent IBENGE, c’est le même bloc défensif et quelques jeunes que j’avais commencé à convoquer et qui se sont intégrés dans le groupe comme BOKILA, MABWATI et MUBELE. J’ai toujours dit qu'il y a deux grands géants avec un grand potentiel du football en Afrique Sub-saharien : le Nigéria et la RDC. Mon regret est que la fédération ne soit pas assez aidée à l’époque pour véritablement mettre en place des structures et une organisation. Personne ne peut me contredire, la RDC a un potentiel humain extraordinaire. »

RDC-Congo Brazzaville, qui est le favori ?

(Rire). « Aujourd’hui, les médias disent que c’est le Congo Brazzaville qui est favori alors qu'il ne l’est pas. Mon équipe vient de loin, ça fait 15 ans qu’elle n’était pas à la CAN. On sait très bien qu’on n’est pas favori même si on est les seuls à s’être qualifiés avec 7 points. Si on a sorti le Nigéria, champion d’Afrique, et le Burkina-Faso son dauphin, c'est qu’on n’est pas si mauvais que ça. Face à la RDC, il faut absolument être parfait techniquement, tactiquement, mentalement et physiquement. Dans ce match avec des joueurs exemplaires dans leur attitude professionnelle, on ne pourra s’en sortir que grâce à ça. »