Jérôme CHAMPAGNE : « La KFA, un trésor à protéger… »

Robert KIDIABA a ébloui Jérôme CHAMPAGNE contre Hilal

FORTEMENT SEDUIT PAR LES ACADEMICIENS

Jérôme CHAMPAGNE : « La KFA, un trésor à protéger… »

5 juillet 2015

L’homme a fait parler de lui sur la planète football, très récemment, en étant candidat à la présidence de la FIFA, instance où il a déjà œuvré dans le passé. Jérôme CHAMPAGNE est un passionné de football. Il a également occupé, il y a peu, le rôle de conseiller de Moïse KATUMBI pour les questions internationales. Pas étonnant donc, de retrouver le Français dans la tribune VIP du stade TP Mazembe pour le match contre Al Hilal. Puis la finale de la Coupe du Congo. Un peu plus tard, au Grand Hôtel Karavia, il nous a accordé une interview qui mérite d’être lue.

Quelle lecture faites-vous du match TPM-Al Hilal ?

On a bien vu que ça a été un match difficile contre une équipe d’Al Hilal bien organisée avec une cohésion tactique forte, un grand pressing et surtout pas beaucoup d’espaces laissés au TPM. Sans une prestation exceptionnelle de Robert KIDIABA, le résultat aurait été très difficile pour le TPM…

Un match à domicile d’entrée, le TPM garde-t-il ses chances ?

Cette équipe du TPM a les ambitions d’aller jusqu’au bout. N’oublions pas que le match du dimanche dernier n’était pas à élimination directe, mais le 1er round d’un mini championnat de six journées. Donc, il y a encore plein d’options. Rappelez-vous, une année  où le TPM avait commencé la phase des poules par une défaite et s’était qualifié en demi-finale en terminant 1er du groupe. Dimanche passé ce n’était que le 1er match devant une très belle équipe d’Al Hilal qui joue régulièrement les quarts de finale de la Ligue des Champions. Tous les matches sont jouables et toutes les chances sont encore du côté du Tout Puissant.

Pendant votre séjour, vous avez assisté à la finale de la Coupe du Congo, quelle impression gardez-vous ?

J’ai vécu, lors de la finale de la Coupe du Congo Lupopo-KFA, un des plus grands moments footballistiques de ma vie. Des jeunes  de 16 et 17 ans, comme moyenne d’âge, ont privé l’adversaire de ballon pendant les deux premières minutes de la finale… Ensuite, les joueurs de Lupopo ont fait une faute presque par frustration. J’ai eu la chance de venir au Congo en 2012 quand Moïse KATUMBI avait lancé la KFA. Régis LAGUESSE et Willy MONGONGO Fish ont travaillé avec des jeunes qui ont grandi, pour les uns, parfois avec un passé social difficile. Aujourd’hui ces jeunes vont à l’école, apprennent le français, l’anglais, l’informatique, le football bien sûr. Mais ils apprennent aussi à être des êtres humains tout en jouant merveilleusement au football, on l’a vu en Coupe du Congo. Lorsque la KFA a été lancée, aurait-on pensé que 4 ans plus tard cette équipe jouerait la finale de la Coupe du Congo ? Personne ne l’aurait rêvé. Cette génération, c’est l’avenir du TPM qui est en train de se mettre en place. C’est l’avenir aussi du football congolais avec une génération de gamins qui ont du talent, de la passion, de l’identité  et de la dignité.

En regardant cette jeune équipe face à Lupopo, j’ai vu quelque chose d’exceptionnel. La victoire de Lupopo était quand même logique grâce à sa puissance physique et aussi le fait que les Cheminots ont très bien joué. Mais ces jeunes Académiciens promettent un avenir brillant pour le TPM.

Que conseillez-vous pour l’encadrement de ces joyaux ?

La politique qui est mise en place par Moïse KATUMBI pour l’encadrement de ces jeunes est extraordinaire. C'est-à-dire que ces jeunes doivent avancer étape par étape. La force de cette équipe, c’est l’identité de jeu, ils doivent continuer à progresser ensemble et ne pas aller trop vite. En jouant au championnat urbain, les premiers matches étaient difficiles parce qu’ils l’ont fait contre les adultes. Ensuite, ils ont pris le rythme et la preuve est qu’ils se sont classés au milieu du tableau. Ce qui sera important c’est de continuer la progression pendant la prochaine saison au championnat.

Je crois que le Chairman a compris ce qu’il fallait travailler dans la formation : garder cette cohésion et garder cette identité de jeu. A présent, il faut protéger ce trésor que représente la KFA.

En Europe, il y a deux modèles forts : celui de Barcelone avec une forte identité de jeu et des jeunes qui commencent à partir de 7-8 ans jusqu’à l’équipe première. Et l’autre modèle, c’est celui de Dortmund ou de l’Olympique Lyonnais. Avec par exemple, chez les Lyonnais, le Président AULAS qui a fait monter en équipe première toute une génération qui sort du centre de formation. C’est la bonne méthode pour avoir du talent, de la qualité et de l’identité.

Ce projet de Moïse KATUMBI, c’est ce qui manquait au football congolais… »

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