Robert KIDIABA : « J’étais caché avant de rejoindre Mazembe »

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Robert KIDIABA : « J’étais caché avant de rejoindre Mazembe »

2 février 2012

Il soufflait sur ses 36 bougies, le mercredi 1er février, lorsqu’il a reçu la webteam, avant et après la séance d’entraînement du jour. Formé comme joueur de champ Robert KIDIABA est devenu un grand goal reconnu, titulaire incontestable en club et en sélection. L’un des tout premiers gardiens d’Afrique.

Né à Lubumbashi puis émigré à Kananga au début des années 90, il retournera dans sa ville natale 10 ans plus tard  sous une autre casquette, celle de « meilleur gardien de Kananga dans la province du Kasaï-Occidental chez l’AS Saint Luc ». Une performance qui lui vaudra un transfert arraché sous le nez de nos voisins de Lupopo. Dans cette première partie, découvrez les circonstances rocambolesques de sa signature de contrat au TPM et bien d’autres points en réponse à vos centaines de questions soumis à Robert.

AVANT LE TPM, LE FC TABAZAIRE…

  • Avant Kananga où étais-tu ? Qu’est-ce qui a motivé ton déplacement de Lubumbashi, où tu évoluais déjà chez Tabazaïre FC comme médiateur, pour Kananga dans Saint Luc et comment t'étais- tu converti en gardien de but ?

Baudouin MUKENDI (Mbuji-Mayi), Théophile NGANDU (Kinshasa)

  • J’étais d’abord chez Don Bosco à Lubumbashi. Au FC Tabazaïre, les dirigeants de cette équipe ne m’ont jamais affilié, je m’entraînais sans engagement au préalable. Ma conversion en gardien de but remonte au début des années 1990 lors d’un tournoi interscolaire. J’étais élève de l’institut KAMUENEDJA, et en l’absence des deux gardiens avant la finale, il fallait trouver un joueur de champ capable de faire l’office. Tout est parti de là quand j’ai pris cette place entre les poteaux … Quant au déplacement de Kananga, c’était pour des raisons scolaires à la demande de mes parents. 

DEUX SEMAINES DE CACHETTE POUR ARRIVER AU TPM

  • En partant de l'aéroport de Kinshasa, après l'Afrique du Sud où tu as été dans la présélection avec les Léopards, tu disais que tu allais dans Lupopo. Comment t'es-tu retrouvé dans Mazembe ? Quelle avait été ta réaction quand tu avais appris que tu allais jouer chez Mazembe ? Et pourquoi Mazembe ? A ton arrivée, tu as rencontré deux grands gardiens (KALEMBA et MAYALA) qu’est ce qui a expliqué ta patience car souvent les gardiens ou autres footballeurs n’aiment pas être considérés commetroisième ? Quel est le gardien que tu as plus apprécié de tous ceux qui sont passés chez Mazembe ?
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  • Eddy NYEMBO (Lubumbashi), Lengulula KASHAMA (Louisville/Kentucky, USA), Séraphin TSHIJIKA (Rome, Italie)
    • Oui je me souviens fidèlement de cette interview donnée à l’aéroport de Ndjili à Kinshasa. C’est vrai, j’avais des contacts bien avancés avec Lupopo : en ma possession, un billet d’avion envoyé par le président NAZEM juste avant le départ avec le SIMBA (Léopards aujourd’hui) pour l’Afrique du Sud sous la conduite du sélectionneur WATUNDA. Une fois dans le pays de Nelson MANDELA, mon coéquipier de St Luc Titi MUKAYA et moi n’avons pas été retenus. De retour au pays, nous avons pris la route de Lubumbashi sur invitation des dirigeants de Lupopo, lesquels nous logèrent à l’entrée de la ville, je ne me souviens plus du nom de l’hôtel.  Aussitôt logé, nous avions reçu la visite du président de Lupopo NAZEM qui me remettra une somme d’argent (près de 10.000 FC comme argent de poche que j’ai vite cachés dans ma valise). Les jours passèrent, aucune démarche officielle n’avait été amorcée par Lupopo afin de me faire signer. Cette lenteur allait profiter à Mazembe.
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    • Un soir,  j’ai reçu la visite des sectionnaires de Mazembe (parmi ceux qui étaient venus me chercher. Je me souviens bien de la présence de Hussein MUBEMB notre intendant (que nous appelons Saddam). Ils ont restitué le billet d’avion (150 $ USD) et l’argent de poche déboursés par Lupopo, et puis très tard dans la soirée ils m’ont amené clandestinement à Kasumbalesa (la frontière RDC-Zambie). Si je me suis retrouvé chez Mazembe, c’est suite à la souplesse et à la malice de ses dirigeants. J’ai vécu dans la clandestinité craignant les représailles de nos voisins de Lupopo qui avaient été les premiers à m’approcher. Je suis resté deux semaines là-bas, dans ma cachette, en attendant que la tension baisse à Lubumbashi. Toute tentative pour traverser la frontière et rencontrer le président Moïse KATUMBI était vouée à l’échec, car les gens de Lupopo postés à Kasumbalesa bloquaient tout…
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    • J’ai rencontré deux gardiens expérimentés à mon arrivée : Pascal KALEMBA et Marcel MAYALA, tous deux internationaux. Agé de 26 ans à l’époque, la meilleure option pour moi était de suivre leurs pas parce qu’encore jeune. La présence et les conseils de l’entraineur des gardiens de but KALAMBAYI, mais surtout mon engagement, sont restés un atout pour moi, me permettant de ne pas me décourager.
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    • Le gardien que j’ai beaucoup apprécié était MAYALA. Il a milité pour mon encadrement chez Mazembe, et très expérimenté à ce poste il ne cessait de me montrer le chemin. La priorité était de « Ne jamais souhaiter qu’un mal n’arrive au titulaire parce que vous formez un bloc ». Il fallait former une union sacrée pour la réussite du club, sinon c’était l’échec de tous les gardiens. 

 

MON MEILLEUR AMI C’EST L’EQUIPE

Quel est ton meilleur ami parmi les joueurs et ton joueur préféré du TP Mazembe ? Dans cette décennie qui peut être ton meilleur joueur chez Mazembe ? TPM paie bien, forme aussi très bien, mais en tant que père de famille quel conseil peux-tu donner à ceux qui quittent le TPM ? Comment as-tu accueilli MATAMPI ? Crois-tu que ton remplaçant au TP Mazembe, Aimé BAKULA, mérite une place en équipe nationale de la RDC ? Quel est ton avis au sujet des deux autres gardiens (MATAMPI et Aimé) ? Pourquoin'aimes-tu pas partager le bois avec un autre gardien ? Alors qu'à ton arrivée dans TP Mazembe tu avais trouvé MAYALA et KALEMBA qui t'accueillaient très bien et partageaient le match avec toi qui n'était qu'un novice à l'époque, pourquoi ne pas les imiter ?

Niston MAKABI (Kinshasa-Ndjili), Flavien WEMA (Bujumbura, Burundi), Bosco RAMAZANI (Kindu), Jean-Placide KASONGO MUTEBA NAWEJ(Kinshasa/Pool Matonge), MUKISA Ir. David (Goma), Serge LUMUNA KITA (Rome, Italie), Blaise ASANGO (Kinshasa)

  • - Tous les joueurs de Mazembe sont mes meilleurs amis, mon préféré c’est l’équipe…(Rire). 

  • - 10 ans de présence dans cette équipe de Mazembe, je dirai que tous sont des grands footballeurs, il n’y a pas un meilleur... 

  • - Partir de Mazembe officiellement est une fierté pour le concerné et un honneur fait aux dirigeants du club qui ne lésinent jamais sur les moyens afin de nous encadrer. 

  • - J’ai accueilli MATAMPI comme un frère, nous nous côtoyons depuis l’équipe nationale. Qu’il soit le bienvenu chez Mazembe et respecte son contrat. 

  • - Oui, Aimé est un excellent gardien de but, c’est un garçon exceptionnel et plein de talent. 

  • - Sur ce point je n’ai jamais été gourmand, j’ai toujours partagé avec les autres. Il y a eu des matches où le coach décidait de mettre soit Aimé, soit Kali qui est parti. Rendez-vous compte si je suis malade… je ne m’approprierai jamais la place au but ! 

  • - Je l’ai dit en début de cette interview, MAYALA était un encadreur attentionné pour moi, car il m’avait toujours offert une occasion de m’exprimer. Avec KALEMBA, les deux ont été des exemplaires et importants pour ma réussite.

OLIVER KAHN ET CASILLAS

Il est vrai que tu es parmi les meilleurs gardiens de but d’Afrique, quel est ton modèle au Congo, en Afrique et dans le monde ? Quelle est ton idole ? Quel modèle d'ancien grand gardien ou gardien actuel aimes-tu ?

Kam's KAYEMBE MBUYI (Kinshasa), Hubert Patrick MUKENDI (Kinshasa), Oscar NGIMBI NIATI (Kinshasa/LINGWALA), Jean-placide KASONGO MUTEBA NAWEJ(Kinshasa/Pool Matonge), Serge LUMUNA KITA (Rome, Italie), Tartampion Tarta, Sylva MVI  (New Delhi, Inde)

-Mon modèle c’est l’allemand Oliver KAHN, aujourd’hui Iker CASILLAS est mon idole.

-Parmi les anciens du pays, j’aime bien le feu Robert KAZADI. 

A suivre

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