Jonathan BOLINGI : itinéraire caché d’un buteur

Jonathan BOLINGI veut "faire la une" des medias le plus souvent possible...

MAZEMBE A-T-IL TROUVE SON MEILLEUR JEUNE ?

Jonathan BOLINGI : itinéraire caché d’un buteur

14 mars 2014

Déjà sous les projecteurs, Jonathan BOLINGI MPANGI jeune attaquant congolais de 20 ans commence à faire parler de lui. Auteur du deuxième but des Corbeaux face au Astres FC, sur un retourné acrobatique après avoir bénéficié d’une bourde du gardien camerounais, le numéro 17 du TPM a évoqué ses ambitions avec son nouveau club.  

L’an dernier, Jonathan BOLINGI MPANGI, jusque-là très discret pendant sa période de prêt chez Don Bosco, explose littéralement en Afrique du Sud. Sous le maillot de Jomo Cosmos, au cours des neuf matches de la présaison, il affole les compteurs inscrivant un total de 23 buts. Avec une moyenne de 2,5 buts par match, le club sud-africain – qui a employé son père, MERIKANI MPANGI, pendant 25 ans – tient à tout prix à acquérir ses services... mais c’est sans avoir pris des nouvelles chez Don Bosco…

Du haut de son mètre 85 cm, le svelte Jonathan (74 kilos) est capable de jouer sur toute la ligne d’attaque. Son profil a vite séduit Patrice CARTERON qui n’a pas hésité à l’intégrer dans son effectif. Le joueur appartenant bien au TPM, son retour à Lubumbashi était sans condition malgré cette remarquable excursion en Afrique du Sud. Arrivée à Lubumbashi en 2010 en provenance de l’Union des Jeunes Sportifs de Kalamu après un bref passage à Kimbangu Sport en 1ère division de l’Entente de Kilimali à Kinshasa, il était ensuite prêté chez Don Bosco où il a gagné la Coupe du Congo de football et était l’homme providentiel du buteur « Salésien » Chico USHINDI.

Une enfance mouvementée

L’enfance de Jonathan BOLINGI n’est pas simple. Il est balloté entre des parents divorcés et son oncle ZAMBA MERIKANI ancien attaquant de DCMP – très adroit sur les coups de tête – pendant que son père, MERIKANI MPANGI a fait carrière dans les buts de DCMP et des Léopards du Zaïre : « J’ai passé la grande partie de mon enfance chez le frère-ainé de mon père ZAMBA MERIKANI. Je réalise aujourd’hui les sacrifices endurés pour arriver où je suis en l’absence de mon père parti nous chercher les meilleures conditions de vie en Afrique du Sud après une brillante carrière chez DCMP. Je n’ai pas profité de mon enfance, de mes parents comme je l’aurais souhaité. J’espère me rattraper en aidant mon père. Je suis resté à son chevet en Afrique du Sud après le match Super Sport - Don Bosco..»

Jonathan BOLINGI MPANGI, actuel numéro 17, à l’image de son modèle Dieumerci MBOKANI dont il s’amuse à reproduire les positions sur le terrain, rêve toujours de devenir un grand avant-centre : « Je me sens prêt et bien au TPM. J’ai besoin d’enchaîner des matches pour retrouver mes sensations et être à 100%. Mon récent passage en Afrique du Sud et la confiance du coach Patrice CARTERON m’ont fait beaucoup de bien. Je suis revenu à Lubumbashi pour m’imposer et être décisif. Il me tient à cœur de donner le meilleur de moi-même pour ce club qui m’a fait partir de Kinshasa en 2010. »

Qu’as-tu de spécial pour avoir convaincu Patrice CARTERON quelques jours seulement après ton retour au TPM ?

« Je suis naturel et ne force pas mon talent. Le coach Patrice CARTERON a vu ça et m’a fait confiance, une situation qui m’a obligé à continuer sur cette lancée ces derniers mois pour aider l'équipe. Pour y arriver, je compte jouer un maximum de matches et remporter des victoires. Ma capacité à marquer, tout le monde la connaît dans le club. Je suis arrivé à Mazembe en 2010 puis j’ai été prêté chez Don Bosco où j’ai fait mes preuves. Je dois continuer à progresser, en marquant plus de buts notamment avec mon nouveau club. Pour encore gagner la confiance du coach, je suis concentré sur cette phase du championnat national qui tend vers la fin et bien sûr la Ligue des Champions. »

Comment comptes-tu te distinguer ?

« La Ligue des Champions est la compétition la plus suivie en Afrique et dans le monde. Donc, de grandes performances contre de grandes équipes, donnent une visibilité particulière surtout pour un jeune qui n’avait aucune référence continentale avant ce match face aux Astres. En Ligue des Champions de la CAF, ce sont des matchs décisifs, la concentration doit être beaucoup plus grande et pour un jeune joueur, il faut au maximum maximiser son temps de jeu, c'est ce que je m'attache à réaliser en étant  encore plus combatif. Nous avons une équipe très compétitive, nous avons tout ce qu'il faut pour aller loin dans cette compétition. Le coach ne cesse de nous le dire, à nous d’en profiter »

Jusqu'où penses-tu que le TPM peut aller en Ligue des Champions ?

« Maintenant que nous avons obtenu la qualification pour les 8èmes, tout est possible. L'équipe est bien en place et s'appuie sur des joueurs expérimentés et des jeunes comme moi qui apprennent bien le haut niveau. Nous avons un milieu de terrain qui fait bien circuler le ballon, la défense est la meilleure du pays avec 0 but encaissé au championnat national. En attaque aussi, nous avons de très grands joueurs. Notre objectif est d'aller loin, nous voulons donner des titres aux supporteurs ... »

Avec un jeune comme toi à la pointe de l’attaque, les supporteurs peuvent espérer des titres ? 

Un match se joue pendant 90 minutes. Personne ne gagne avant de le jouer, personne ne gagne par des commentaires. Pour gagner, c'est sur le terrain que nous devons montrer que nous sommes meilleurs. Pour être meilleur, il faut travailler aux entraînements et je le fais. Aux supporteurs d’être sereins et de nous faire confiance. »

Un commentaire sur ton but face au Astres FC ?

« J’aime bien jouer devant le gardien même si tous les attaquants de pointe craignent un contact avec le gardien de but. Je suis aussi à l’aise sur les côtés. Face  aux Astres FC, cela reste néanmoins une action que je n'oublierai pas. Je n'ai pas pu dormir après le match, j'ai regardé la vidéo dans les journaux télévisés des chaînes locales pour être rassuré. Contrairement à une certaine opinion qui a cru qu’il y avait faute : en revoyant ça à la télé, j’ai bien constaté que je n’étais pas entré en contact avec le gardien, il fallait simplement prendre le risque. Un attaquant doit toujours oser, c'est ce que j'essaie réaliser pour aider l'équipe. Tenter de marquer sur chaque coup, c’est mon style. »

Es-tu un modèle pour les jeunes qui étaient avec toi chez Don Bosco ?

« Personnellement, je vais continuer à travailler et souhaite continuer à progresser. Je ne pense pas encore avoir atteint mon meilleur niveau pour être un modèle pour les jeunes joueurs congolais et mes anciens camarades chez Don Bosco. Pour l’instant, je préfère me concentrer uniquement sur cette saison avec le TPM avec qui j’ai des objectifs à atteindre. Après, il est sûr que je rêve aussi pouvoir jouer en équipe nationale de la RDC, mes grands frères Robert KIDIABA, Jean KASUSULA, Joël KIMWAKI et les autres me conseillent et aimeraient bien que je ne brûle pas les étapes. "Chaque chose a son temps" me disent-ils.

Au TPM, je me sens à l’aise parce que j’ai la possibilité de m’exprimer dans un club qui compte parmi les meilleurs du continent. »

C’est une nouvelle page d’histoire qui s’est ouverte pour Jonathan BOLINGI MPANGI. Tous les supporteurs attendent qu’elle soit écrite en lettres dorées.

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