RC ASSALE : « Au TPM, je suis comme un poisson dans l’eau »

« EN DIRECT AVEC… » (PARTIE 2)

RC ASSALE : « Au TPM, je suis comme un poisson dans l’eau »

16 avril 2015

La Ligue des champions, le match contre Shark à Kinshasa puis l’envol vers Bamako : pas facile de trouver suffisamment de temps pour soumettre Roger Claver ASSALE. Dans la capitale malienne, nous avons enfin pu recueillir les réponses à la 2ème et très riche partie du « En direct avec… » l’international ivoirien. Serein, ambitieux, sûr de lui mais conscient de ses responsabilités face à des supporters qui l’adorent.

« Le TPM est une référence sur le plan mondial »

Pourquoi as-tu choisi le TP Mazembe aux dépens d'équipes européennes qui venaient te solliciter ? Qu'est-ce que tu as trouvé de spécial pour signer au TPM, le salaire, la renommée ou quoi ? Ce qui  a motivé à rejoindre le TP Mazembe parce que la plupart des joueurs ouest-africains atteignant un niveau comme le tien, préfèrent tenter leur chance en Europe.

Le choix du TPM est beaucoup plus personnel. Il est vrai qu’il y avait des clubs européens qui me sollicitaient mais j’ai opté pour mon évolution… Rien de tout ça parce que le TPM est un club mondialement reconnu, ce n’est ni le salaire ni la renommée ni quoi que ce soit qui m’a amené à Lubumbashi, c’est d’abord l’adaptation et l’évolution personnelle qui m’ont convaincu à signer au TPM. Travailler dans un cadre comme celui du TPM est bien pour l’épanouissement. Ça permet de m’aguerrir sur le plan africain, avoir plus d’expérience avant de se lancer dans une carrière européenne. Il y avait des possibilités d’aller en Europe mais mon choix est beaucoup personnel et surtout spirituel. J’ai beaucoup réfléchi avant de signer au TPM au mois de novembre 2014.

En venant chez Mazembe tu as quelle ambition ?  Mazembe pour toi représente quoi ? Qu'est-ce qui t’es passé par la tête après l'annonce ou la proposition de venir chez Mazembe ? Pourquoi as-tu accepté de signer au TPM, une équipe qui t'a éliminé l'an passé ? En sélection, que disent tes copains de Mazembe ? Connais-tu bien l'histoire de ce club et de ces grands noms ? Peux-tu nous parler brièvement de ton rêve et ton intégration chez le TP Mazembe ?

Mes ambitions sont de progresser dans le travail, remporter une Ligue des Champions de la CAF pour le club, en apportant mon expérience faire des très belles performances pour l’avancement du club. Le TPM est un club de référence, un club qui regorge de bons joueurs, un club qui a vu de très grands joueurs sur le continent. Une fois que vous êtes sollicité, on ne réfléchi pas deux fois. Le TPM c’est aussi une référence sur le plan mondial. Etant au TPM, on a un cadre propice pour travailler et progresser… C’est vrai que mes coéquipiers en sélection nationale apprécient. Sincèrement en sélection nationale on ne parle pas trop de nos clubs d’origine. Le plus important est que beaucoup parmi eux apprécient beaucoup le TPM… En arrivant au TPM, je me suis laissé guider par les ainés.

Les sages conseils de Robert KIDIABA

Avec l'effectif des joueurs que tu as trouvé chez Mazembe, ça va ? Comment tu trouves l'ambiance comparativement aux clubs que tu as parcourus ? Quelles difficultés as-tu trouvé chez Mazembe ?

Rien à dire à ce sujet, je suis comme un poisson dans l’eau. Au TPM, l’ambiance n’est pas pareille qu’au Séwé Sport. Avant de jouer à Lubumbashi, j’étais en Côte d’Ivoire ma terre natale. On ne peut pas comparer ce que j’ai vécu là-bas et ce que je vis en RDC, ce n’est pas pareil. Au TPM, l’ambiance est très professionnelle parce qu’il y a la cohérence et le respect… Au TPM, c’est le rassemblement de plusieurs joueurs internationaux : ce c’est qui fait la force de cette équipe. Je n’ai rencontré aucune difficulté à ce jour parce que tous les coéquipiers que j’ai trouvés ont su m’encadrer et me guider, c’est le cas de Robert KIDIABA avec ses sages conseils. Il m’a appris comment vivre au TPM, je n’ai pas de difficultés parce que j’ai rencontré des personnes honnêtes.

Es-tu à l'aise ? Quelles ont été très premières impressions en venant au TPM face aux joueurs talentueux dont regorge le TPM ? Quelle stratégie as-tu monté pour t'intégrer aussi facilement dans l'équipe-type ? Quel est le secret de ton adaptation rapide?

Je me sens très bien au TPM avec des amis comme Joseph KAMWENDO, capitaine du Malawi, Joël KIMWAKI notre capitaine qui mettent beaucoup d’ambiance dans le groupe. L’ambiance est parfaite avec tout le monde, c’est un bon endroit pour s’épanouir et se libérer d’autant plus que je me suis adapté facilement. Je suis bien avec tout le monde et travaille durement pour mériter ma place.

Pourquoi cette popularité en si peu de temps ? Comment tu te sens en devenant le chouchou de tous les fans et supporters. L’accueil que nous supporteurs de Mazembe t’avons réservé, est chaleureux. Que penses-tu de nous ? Certains supporters sont barbares et capables de tout en cas de défaite. Ça ne te fait pas peur ?

C’est d’abord une grâce de Dieu en étant aussi tôt populaire. On ne cherche pas la popularité pour soi-même, c’est le travail que je fais qui attire les supporteurs vers moi. S’il y a à Lubumbashi plusieurs personnes qui aiment Roger Claver ASSALE, c’est parce que je sais me sacrifier, bosser et mettre ce que je sais au profit du club… Bon, c’est vrai que c’est difficile de comprendre certains gestes de nos supporteurs. Au football, il faut savoir qu’on ne peut pas tout gagner à la fois raison pour laquelle il y a trois résultats. Quel que soit le talent et la qualité de l’équipe, il arrive parfois de perdre un match, il faut accepter la défaite. Savoir le faire c’est atteindre la maturité et comprendre le fond du jeu. On peut gagner aujourd’hui et perdre demain, c’est ça la magie du football.

Parles-tu anglais ? Comment fais-tu pour t'entendre avec tes collègues attaquants majoritairement anglophones ? Le TPM compte plusieurs joueurs de nationalité différente, êtes-vous unis lors des rencontres ?

Je ne parle pas anglais parce que je suis francophone. Je travaille aussi pour parler la langue anglaise qui est très largement parlée. Ce n’est pas aussi compliqué, même si je ne parle pas anglais, le football a son langage universel, sur le terrain il y a des amis qui font aussi un effort pour communiquer en français tel que je le fais... Avec ça il y a une cohérence au sein du groupe. Pendant les entraînements et les matches, nous avons tous une même nationalité.

« Je suis plus à l’aise sur les côtés… »

A quel poste te sens-tu le plus à l’aise ? Etant donné que tu es bon, n'y a-t-il pas moyen de t'utiliser comme meneur de jeu ? Selon toi, quel est ton apport chez Mazembe ? En quatre matchs de Play-offs, tu as inscrit 4 buts, comment juges-tu ta prestation ? Entre BOLINGI et SAMATTA avec lequel préfères-tu jouer ? Avant toi des joueurs sont arrivés, ont bien commencé puis ont baissé. N'as-tu pas peur de perdre tes qualités de buteur ?

Je me sens plus à l’aise sur les côtés. Tout dépend du choix de l’entraîneur, s’il sent que j’ai la capacité de jouer en numéro 10 ou à un poste quelconque, à lui de faire le choix parce qu’un joueur est un soldat qui doit répondre présent à chaque fois que l’entraîneur a besoin de lui… Mon apport est collectif mais individuellement je pense que c’est un grain de sel que j’apporte au sein de ce collectif. Je suis entouré de grands joueurs, pendant chaque match chacun fait de son mieux pour apporter son talent au profit du groupe…

Il est aussi vrai que je ne suis pas très bon pour défendre, il y a d’autres personnes qui le font pour moi et d’autres qui ne marquent pas à tout moment mais font un grand travail dans le jeu… Pour gagner, il faut un collectif. 4 buts en 4 matches est une performance bien sûr et aussi une bonne moyenne pour un attaquant. Le plus important ce ne pas de regarder ce qu’on fait aujourd’hui, il faut penser à l’avenir, marquer surtout plus de 4 buts en 4 matches. L’important c’est de toujours travailler et faire mieux ce qu’on fait bien…

Je n’ai pas de préférence entre BOLINGI, SAMATTA ou même Cheibane TRAORE. Les trois et non les deux avant-centres sont de très bons joueurs. Chacun a ses qualités, à l’entraîneur de faire ses choix et aux joueurs de s’adapter pour donner le meilleur d’eux-mêmes.

Je n’ai pas peur parce que le football se résume au travail quotidien quel que soit le talent que tu peux avoir. Ne plus être performant c’est le dernier de mes soucis, car j’aime travailler même quand c’est dur. Je maintiens la barre toujours très haut. 

A ton arrivée, le coach t'a fait confiance immédiatement et heureusement tu as réussi en marquant des buts. Cela ne te rend-il pas trop orgueilleux ? Ne risques-tu pas de croire qu'en étant le meilleur tu n'as plus besoin de travailler dur pour progresser ? Quel joueur du TP Mazembe t'a le plus marqué de par son sens de jeu depuis ton arrivée ? Le club, depuis un certain temps n'arrive pas à gagner à l'extérieur. Quel sera ton apport pour gommer cette faiblesse ? Le manque de finition chez les attaquants est dû à quoi ? Tu proposes quelle solution ? Tu as toujours marqué à domicile mais pas à l'extérieur (Sanga Balende et Mamelodi Sundowns) pourquoi ? Es-tu prêt à faire mieux que SAMATTA, le buteur maison connu au nom de Samagoal ?

Je ne pense pas être un orgueilleux, si c’était le cas mes coéquipiers me le feraient remarquer très vite. J’ai un grand frère dans le club, Christian Koffi KOUAME avec qui j’ai passé le bon moment chez Séwé Sport. Si je commence à déraper, il va vite me remettre sur les rails.

Avec Christian KOFFI KOUAME, son frère de Séwé Sport

Il y a un secret quand on pratique le football, travailler tous les jours pour rester au top. Ici à Mazembe, à chaque poste je trouve toujours un joueur talentueux. Bon… gagner à l’extérieur dépend de nous les joueurs parce que l’entraîneur travaille avec nous toute la semaine, à nous de monter de quoi on est capable sur terrain. A nous de nous remotiver sur terrain, se dire que si on gagne à Kamalondo on peut gagner sur n’importe quel terrain en Afrique.

Si la finition est difficile, aux entraînements il faut travailler devant le but, c’est la seule solution. Travailler devant le but donne à un attaquant beaucoup de confiance.

Je ne suis pas venu concurrencer qui ce soit, je suis là pour marquer des buts, faire des passes décisives en contribuant au jeu afin de conduire mon équipe le TPM au succès. La réussite se construit avec un collectif et non des individualités.

« Je ne suis pas venu remplacer Trésor MPUTU »

Aimes-tu le système que CARTERON applique lors de grands rendez-vous ? Connais-tu un certain Trésor MPUTU MABI ? Peut-on dire que Roger ASSALE est un similaire, un jumeau, un siamois ou un nouveau Trésor MPUTU ? Comment te sens-tu actuellement sur terrain par rapport au trio ASSAKA ?

Ça nous a apporté beaucoup de solutions contre Mamelodi Sundowns. Avec son système, le coach a su nous motiver et nous galvaniser. Avec l’ensemble du staff technique et du Président Moïse KATUMBI. Ça été très facile pour nous de gagner même si on s’est fait quelques frayeurs pendant les 5 dernières minutes.

J’ai entendu parler de Trésor MPUTU, un très grand joueur qui a marqué l’histoire de ce club. Je le connais très bien, malheureusement je n’ai pas eu cette opportunité de jouer avec lui quand il était au sommet de son art. Je ne suis pas venu remplacer un joueur de ce renom, je suis là pour marquer mon histoire comme Trésor MPUTU l’a fait.

Avec KALABA et SAMATTA, je me sens très bien parce qu’on a l’opportunité de permuter à tout moment. Offensivement, le TPM a un gros potentiel.

Certains fans du TPM disent non à Patrice CARTERON. Selon toi, quel conseil peux-tu donner au coach pour qu'il se réconcilie avec eux ? Est-il un bon entraîneur, au niveau de Mazembe ? A Mazembe, il y a de bons joueurs, selon toi qu'est-ce qui manque pour que notre équipe produise un bon football ?

Je ne sais pas ce que les supporteurs reprochent au coach. Je leur demande d’être indulgents lorsque ça ne va pas. Que nos supporteurs arrêtent de croire que Mazembe gagnera tous ses matches avec facilité. Qu’ils comprennent aussi que c’est toujours difficile pour tous les coachs de perdre même s’ils regroupent les meilleurs joueurs du monde dans une équipe. On peut toujours tomber sur une meilleure équipe.

J’ai remarqué qu’on perd souvent les matches lorsqu’on n’est pas concentré dans ce qu’on fait.  Il faut être plus conquérant dans les duels, ne pas négliger ou sous-estimer l’adversaire quelle que soit la compétition ou la division. Je remarque aussi que nous jouons nos différents matches en fonction de l’adversaire. Cet état de chose nous pose beaucoup de préjudices. A tous les matches, il faut prendre nos adversaires comme si on était en Ligue des Champions devant Al Ahly. Il faut la concentration, la détermination et surtout l’envie.

Quelle coupe veux-tu offrir au TP Mazembe cette saison 2015-2016 en ta qualité de grand champion d’Afrique 2015 ? Penses-tu être en mesure d’égaler ou dépasser le record de buts marqués par Trésor MPUTU sur le continent africain ?

Gagner le Championnat national et la Ligue des Champions de la CAF que tous les supporteurs attendent. Je ne suis pas là pour les records mais écrire une nouvelle page d’histoire avec le TPM. Respect à Trésor MPUTU qui a beaucoup fait pour ce club.

Fidel KIYOKA, Honoré KAMANGU, Amadou DEMBELE, Mim's Fortune MULONGO, Olivier KANKU– Western province (Zambie), Edouard LUKEBA – Mbaza Ngungu / Bas-Congo, Angelo MALU XAMBOMA, Segele RAMAZANI, Jacques SIBONGWERE, Mike EDUNGU, Stanislas WOTO, Le Franck KASHINDA MKF , Fiston PANDA, Michael MITENDO, Wesley KANYEMBO MELLY, Billy KANUMBIKA, Patrice LKH Claver, Joël KALENGA, Gabriel MWANGA, Jossard MADIONDO, Vianney NGWEJI, Claude KAPEND, Papy MUPEMBA, Archange MAKENESI, Amani KULIMUSHI , Périclès AKILI – Moscou, Alexandre DJEMA – Kasumbalesa, Tony MBUYU – Lubumbashi, Christian MPANGA – Lubumbashi, Rambostone KABEYA ILUNGA – Kolwezi, Serge KITA – Jérusalem, Patrick MBUYI – Kinshasa, Erjick BANZA – Lubumbashi, Pathy NDOLO– Likasi, Dezy MWANGA MUNANGI – Kinshasa, Didier KALUME – Lubumbashi, Guedaly NDALAMBA – Lubumbashi, Cedrick BONDO – Lubumbashi, Elisée BATULAU – Lubumbashi, Thierry Wa BWANA – Lubumbashi, Jordan TULANDA – Lubumbashi, Theo KISHINDA – Lubumbashi, Jules MUKINKWE – Lubumbashi, Christian NKUNZI – Kinshasa, Arthur ASSANI NYINDU – Kabinda / Kasaï-Oriental, Félicien ILUNGA – Lubumbashi, Daudet KAWANGASantiago de Chile, Ernest BWAMI – Bukavu, Oscar NGIMBI NIATI – Kinshasa / Lingwala, MASIAKA KAM'S KAKULE – Goma, Cornelis MAZAZ MUTOMB – Cape-Town, Jean MULOLO – Lubumbashi, Jean-Pierre KILELE – Kolwezi, Ericks LWABA– South-Africa, Benoît LWAMBA – Lubumbashi, Marie Benoit KAZADI – Mbuji-Mayi, Louis TSHISOLA – Lubumbashi, Ricky MEBA – Kinshasa, Patient OMARI – Kipushi, Yannick MBUYI– Kananga, Félicien KALALAKananga, Patrick MAKI BARACK Beni / Nord-Kivu, Guy DELVARD – Bujumbura, Boniface MUTSHIPAYI – Kinshasa, Joseph NSENGA – Lubumbashi, Nicolas TSHIBUMBU – Mbuji-Mayi, Richard KOMBI – Dieppe, LENGULULA KASHAMA – Louisville, Alain-Prince MUKASA – Likasi, Aristote BANZA – Bruxelles, Mathieu FOTA – Lubumbashi

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