JMK Today : Constant OMARI SELEMANI brillamment intraitable…

DANS UNE INTERVIEW SUR TELE 50

JMK Today : Constant OMARI SELEMANI brillamment intraitable…

23 décembre 2019

« Moi, je ne le nie pas! Depuis Mobutu, personne ne me fait rêver. Comment gérez-vous un principe devenu sacrosaint au sein de l’ONATRA, à savoir que personne d’autre qu’un ressortissant du grand Bandundu et du Bas-Congo ne peut diriger l’ONATRA ? Vous tuez les intelligences… », s’est indigné le Président de la Fédération Congolaise de Football Association – FECOFA, premier Vice-président de la Confédération Africaine de Football et Membre Exécutif du Conseil de la Fédération Internationale de Football Association, Monsieur Constant OMARI SELEMANI, même s’il n’a jamais remis en question ses accointances avec la Famille du feu Maréchal Mobutu.

Arborant son abacost multicolore – slim fait de Maputa et bien déguisé comme on le lui reconnait, sa sempiternelle et traditionnelle apparence Goliathissime bien affichée, l’un des piliers du sport congolais en général, ne doute pas de convaincre lorsqu’il se prête à l’exercice de Questions-Réponses auquel le soumet Jean-Marie KASAMBA dans une interview sur Télé 50, l’une des plateformes audio-télévisuelles d’obédience ancien régime, ce 10 Décembre 2019, devant les caméras avec le peuple congolais comme témoin, encerclé par le décor du lieu acquis à sa guise. Constant OMARI continue à marquer l’histoire sportive et footballistique de son pays depuis seize ans. Désigné par défaut comme cible des conjurations élevées en catilinaires, Constant n’y est pas allé avec le dos de la cuillère.

Jean-Marie KASAMBA nous entraîne d’entrée dans un amateurisme sans précèdent. Ne maîtrisant nullement le domaine de football, l’inquisiteur s’est évertué à masquer ses lacunes par une phraséologie française mi-figue, mi-raisin. L'éthique de l'amateurisme est si dominante que l'expertise, le talent et le savoir perdent du terrain. Des analyses footballistiques superficielles, des conclusions farfelues, sans oublier une vidéo pitoyable retraçant la carrière de l’interviewé. Dans la voix off qui accompagne le clip, j’entendis l’artiste appeler la CAF la Conférence Africaine de Football. Quel sacrilège!

Pourtant les règles élémentaires de la connaissance requièrent un due diligence d’aplomb sur le sujet pour en retenir la terminologie appropriée, les grandes histoires, s’en approprier le contenu et bien diriger l’entretien avec la bénédiction du Rédacteur en Chef de la station. Rien de tout ceci n’étoffa le débat.

L’histoire du football en RDC, plus encore que d’autres sports, a longtemps été frappée d’une sorte d’ostracisme découlant d’un incontestable dédain dont on devine aisément les raisons profondes. En devenant l’un des rouages de la vie sociale, le football au Congo s’est peu à peu imprégné des caractères et des normes régissant la société contemporaine congolaise en même temps qu’il les exprime. Il est donc susceptible de nous en fournir des images significatives et parlantes. Comment dans ces conditions l’attention de Jean-Marie KASAMBA – JMK - ne peut-elle pas être réveillée? Mais il tenta cahin-caha de donner une légitimité scientifique à son interview, alors qu’il aurait dû se dépasser de son approche journalistique comme détenteur du monopole de la connaissance footballistique avec des récits anecdotiques et pittoresques de mauvais goût pendant le tête-à-tête. Télé 50 aurait pu se prévaloir d’une autre expertise que le théâtre incandescent nous fournit par le patron de la chaine en face d’un érudit dans ce domaine qui le recadrait tout le long, car OMARI est très à l’aise dans son élément.

C’est en RDC où je remarque nonchalamment qu’un seul journaliste regorge, à lui tout seul, l’expertise dans tous les domaines de la société et s’en vante sans vergogne. JMK en a payé le prix devant un Constant très costaud dans ses prises de parole.

Tout de suite le patron du foot congolais balaie d’un revers de la main les allégations selon lesquelles il aurait un modèle qui inspire ses prises de position et influe sur sa vie ; affirmant ipso facto que chacun a un modèle de perfection sui generis, donc propre à lui. Avec une certaine arrogance qui correspond à son autorité, l’homme affirme disposer des cellules cérébrales beaucoup plus nanties qui lui permettent d’avoir une longueur d’avance sur le plan psychique et psychologique pour une pensée éclairée. Il attribue sa lucidité à sa longévité (plus d’une décennie) à la tête de l’organe national de football. Trahi et meurtri, Constant OMARI se remet au ponce-pilatisme pour justifier son innocence. Il s’explique sans élucubrations que les statuts de la FECOFA n’ont jamais changé d’un iota depuis sa prise de fonction en 2004, jetant l’opprobre sur Slim ALOULOU, ancien Président de la Fédération Tunisienne de Football et jadis membre exécutif de la FIFA, qui a procédé à leur entérinement sous la tutelle de la FIFA.

Parallèlement, je retrouve un Constant OMARI qui reprend verbatim les différentes explications en mon endroit lors de notre rencontre à Kinshasa dans sa demeure cossue de la Gombe en date du 06 Octobre 2019, ma première avec lui. J’avoue avoir été convaincu par une frange d’invétérés usurpateurs potentiels qui, autrefois, sont passés par ma plume, pour exposer les malversations possiblement commises par le natif de Bukavu, qui se serait installé ad vitam aeternam au summum de la FECOFA et sans partage. Ce face to face avec lui m’ouvrit les yeux aux prodiges de ses ambitions et réalisations, tant soit peu, insuffisantes pour l’heure, compte tenu de la tailleéléphantesque de ce pays (continent). Sur le plateau de Télé 50, son imperturbabiliténe souffrit d’aucun heurt, tant il était aux commandes, qu’il donnait du fil à retordre àJMK, lequel s’épuisait à l’asphyxier sans y parvenir. Constant a le verbe et l’art oratoirepour en finir avec son interlocuteur avec la manière.

Les témoignages portés au public par Constant OMARI ont également élucidé l’opinion autant nationale qu’internationale, notamment sur la construction du nouveau siège de la FECOFA, les négociations avec le voisin sur le Boulevard du 30 Juin qui partage avec le siège le mur mitoyen derrière, les décisions de l’Assemblée Générale de la FECOFA d’organiser les réunions de cet organe de façon rotative dans toutes les provinces de la République, l’édification d’un nouveau stade aux normes internationales, la construction des sièges des Ententes Régionales de Football (sauf Lubumbashi quipréfère l’érection d’un nouveau bâtiment – une œuvre très onéreuse), l’inachèvement des travaux du Stade des Martyrs dépourvu d’un cadre VIP, l’amélioration des aires de jeu du terrain GD, Asosa, Ekankar et Ebondo à Ngiri-Ngiri (avec l’apport de la FIFA), le remplacement des terrains synthétiques tant au Stade Tata Raphaël qu’au Stade des Martyrs (en état de vieillissement accéléré). Autant de réalisations et de projets qui lui tiennent à cœur et qu’il souhaite achever avant de tirer sa révérence, au cas où l’Assemblée Générale lui accorderait des sursis lors des prochaines joutes électorales. Il porte néanmoins un regard réfractaire sur le rôle du Gouvernement dans la hiérarchisation étatique du Sport parmi ses objectifs prioritaires, y compris la non professionnalisation du football qui demeure cet enfant éternellement accroché au biberon financier de la Mère République pour sa survie. Or, les résultats enregistrésjusque-là, ne souffrent d’aucune contestation. Ils sont aussi géants que lui (deux CHAN 2009 et 2016, Médaillé de Bronze  à la CAN 2015 ainsi que la participation des clubs congolais dans les phases de groupes de compétitions interclubs).

Dans cette même interview, le 1er Vice-Président de la CAF va jeter le pavé dans la mare quand il affirme devant la nation et sans effroi, l’expropriation pathétique des terres appartenant à la FECOFA. D’une superficie originelle de 360 ha, le lopin de terre dans la banlieue de N’Sele était destiné à servir d’endroit pour l’édification d’infrastructures sportives, en l’occurrence deux terrains de football : l’un pour la gente féminine, et l’autre pour la gente masculine, sans oublier une piscine aux normes olympiques. Mais l’annonce d’une conspiration superfétatoire orchestrée par le Chef du Cabinet de l’ancien Président de la République refroidit les milliers de téléspectateurs.

Devant une telle perfidie ubuesque d’une bourgeoisie prédatrice du bonheur de sa jeunesse, ces déviations regrettables de politiciens véreux sont tellement navrantes qu’elles déshonorent la pensée congolaise, donnant suite aux critiques, parfois sans nuances et dont la primeur n’est pas plus que l’éloge de leur propre égo. Ils obstruent la voie de l’espoir pour la jeunesse qui est pourtant une nécessité. Les «intouchables» continuent de paupériser la RDC et ses enfants, et les poussent à l’immigration au lendemain d’un avenir incertain, sans que personne ne lève les yeux de sa tasse de café pour voir et dénoncer les forfaits des malfrats. Dans un pays respectueux des textes légaux, de telles balivernes sont les résidus de la pensée humaine qui rencontrent toute la puissance de la loi. Les affirmations du membre du Conseil de la FIFA étayent sa thèse que le conservateur des titres fonciers a participé au complot d’expropriation en délivrant les titres aux nouveaux acheteurs chinois, sans aucun souci de respecter les injonctions du Président KABILA de laisser les terres de la FECOFA intactes. La perplexité d’OMARI devant ce by-passing lui porte un coup de massue qui l’incite à contacter les autorités compétentes. D’où la saga de destitution et de nomination des Ministres des Affaires Foncières. Constant OMARI fait de la récupération des terres son cheval de bataille pour empêcher la jeunesse congolaise de prendre la voie de l’exil et trembler devant la colère de la Mer Méditerranée. Aux dernières nouvelles, seuls 214 ha seront restitués à la FECOFA in fine, sans effets rétroactifs. De telles pratiques nourrissent l’inaccessibilité aux plateformes sportives mondiales de la jeunesse en RDC.

L’autre point saillant relevé par le patron du football en RDC porte sur l’organisation des clubs. TP Mazembe émerge du lot grâce au know how de son Chairman, Moïse KATUMBI dont l’investissement consenti se traduit en larespectabilité de l’équipe. Récemment, le Président FIFA, Gianni INFANTINO, s’est renducompte que le Chairman souhaite construire un stade d’une capacité de 50.000 places,répondant aux standards internationaux. La FIFA est prête à lui accorder un prêt avec un taux d’intérêt plafonné à 2%. Ceci donc justifie cela ; TP Mazembe est l’un des trois (3) meilleurs clubs sur le continent.

Mais, moi, j’accuse! Rappelons-le, Monsieur le Président de la FECOFA d’avoir gardé inédites toutes les vérités ainsi déballées. Il est temps qu’il adopte cet esprit stratégique de résoudre les problèmes qui l’ont poussé à cracher ce qui précède, en se choisissant une équipe d’experts en communication qui tiendront la RDC et le monde informés en tout et illico. C’est de cette façon qu’il parviendra, aussi rapidement, à restituer sa réputation et son statut de responsable respectueux et de gestionnaire aguerri.

En tout cas, le calcul politique a tout de suite mordu. Il y en a qui ont apprécié dans cet exercice un signe réconciliateur et magnanime, sans doute. Des fanatiques et supporters congolais, africains et critiques acrobates, n’oublierons pas non plus, le fait qu’il ait fait monter d’un cran sa victoire contre la désinformation. On remarque souvent que Monsieur OMARI oublie qu’il a toujours fallu battre le fer tant il est encore chaud.

Jeff M. KATALA

Johannesburg – Afrique du Sud

Le 13 Décembre 2019

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