GBOHOUO évoque MATAMPI, BAKULA, MOUNKORO et les gardiens congolais…

INTERVIEW (PARTIE 2)

GBOHOUO évoque MATAMPI, BAKULA, MOUNKORO et les gardiens congolais…

17 juin 2020

Dans cette deuxième partie de l’entretien avec Sylvain GBOHOUO, il est question de ses relations avec ses concurrents directs et avec son entraîneur Robert KIDIABA. Découvrez aussi la vision qu’il a pour ce poste en République Démocratique du Congo.

Le gardien international ivoirien s’est aussi attardé sur le concept de concurrence au TPM. Quant à la troisième partie qui paraîtra jeudi, elle sera consacrée à sa relation avec les supporteurs, à la ville de Lubumbashi qui l’a accueilli depuis 2015, ses fréquentations, la vie dans sa sélection nationale et l’après football.

Tes relations avec Robert KIDIABA à ton arrivée ?

Nous entretenons de très bonnes relations depuis que je suis au club. Jusqu’à présent, Il est le seul qui a su m’orienter. A mon arrivée, il m’a dit comment les choses se passent au club et ce qu’il y a à faire. Lorsque je suis arrivé à Lubumbashi, je revenais d’une blessure. J’ai eu suffisamment du temps pour m’imprégner de la vie du groupe. Il s’est vite ouvert à moi, je pense que cette attitude m’a vraiment aidé à prendre mes repères au sein de ce grand club.

En signant au TPM, je savais qu’il y avait Robert KIDIABA – une légende – et j’avais compris que pour l’enlever ce serait difficile. Il fallait m’armer de patience et attendre mon tour. Au début, j’ai retrouvé une icône, c’était à moi de tracer mon chemin pour prendre sa place, si je peux le dire ainsi. En 2015, nous avons gagné, dès ma première année, avec lui comme gardien titulaire la Ligue des Champions. L’année qui a suivi il est devenu mon entraîneur. Sans le flatter, il est une bonne personne. Il n’y a pas eu d’animosité entre nous, surtout pas de mauvaises paroles lorsqu’on était coéquipier. Même aujourd’hui en tant que mon entraîneur, il sait trouver des mots justes pour me remettre sur le droit chemin, il sait me parler.

A trois gardiens, comment gérez-vous la concurrence ?

Je travaille d’abord individuellement, puis la concurrence doit exister pour me pousser vers le haut. A côté de moi, il y a deux superbes gardiens, Aimé BAKULA et Ibrahim MOUNKORO. Ce sont eux qui me poussent à être à fond aux entraînements. Lorsqu’Aimé BAKULA travaille, je me remets chaque fois en question et ça me pousse à rehausser mon niveau.

Si tu es titulaire dans un club avec deux autres gardiens concurrents de très bon niveau et que tu ne travailles pas, ta place sera dans les tribunes. Les deux gardiens qui sont aussi mes concurrents m’obligent à me transcender et à être au meilleur de ma forme.

Comment as-tu géré la concurrence avec MATAMPI puis MOUNKORO ?

En 2016, l’arrivée de Ley MATAMPI a changé ma manière de travailler aux entraînements et en match. C’était un déclic parce qu’une année avant, j’étais avec Robert KIDIABA et sa retraite me mettait dans un certain confort à ce poste. Je me croyais seul et assez vite je suis tombé dans la facilité. La présence de Ley est venue booster mes performances et avec l’alternance des gardiens à chaque match, ça m’a permis de revenir sur terre et très vite au top de ma forme.

L’année qui a suivi, il y a Ibrahim MOUNKORO qui est monté. Je ne le connaissais pas personnellement, mais au fil des séances, j’ai constaté qu’il avait des très bonnes qualités techniques pour être un grand gardien.

La concurrence est là, entre nous il n’existe aucune animosité. Moi par exemple quand je ne joue pas, je vais au vestiaire et j’essaye d’encourager comme je peux celui qui est désigné titulaire et si c’est mon tour, ils essayent aussi de faire de même. C’est une famille et chacun travaille à sa façon pour être numéro 1.

Quelle lecture fais-tu des gardiens congolais ?

La RDC a d’excellents gardiens sauf que ce poste est trop stigmatisé ici. A ce sujet, permettez-moi d’être franc dans mes propos, les gardiens ne se prennent pas au sérieux. Je prends l’exemple de deux gardiens de Sanga Balende, ils sont très bons mais aiment trop le spectacle. Au cours d’une rencontre, tu peux facilement réussir une superbe parade, mais n’en rajoute pas de peur de sortir de ton match. Après, il arrive facilement que tu ne sois plus concentré et fasses une bourde. Pour les gardiens étrangers, même après une parade, on reste dans le match tant qu’il n’est pas fini. C’est la seule différence que j’établis entre nous, gardiens évoluant en Ligue 1.

L’autre point, il y a une belle manière de gagner du temps lorsque vous avez l’avantage mais les gardiens congolais en abusent. Cette attitude les retarde dans la progression. Après le championnat ivoirien où j’étais avec Séwé Sport et parlant aussi des gardiens que j’ai affrontés dans toutes les compétitions que j’ai disputées, je suis venu découvrir des très bons gardiens au Congo.

Il leur manque aussi un suivi comme celui dont je bénéficie au TPM avec déjà un très bon entraîneur, Robert KIDIABA, qui nous soumet à des programmes spécifiques même étant à la maison pendant la COVID-19. Aux gardiens congolais, je conseille de ne pas voir la RDC comme une limite, ils doivent avoir d’envie d’aller très loin.

Un commentaire sur Nelson LUKONG de Vita Club

La seule fois que nous nous sommes longuement entretenus c’était lors de la dernière cérémonie des Awards de la L1. C’est un très bon gardien, il est bien côté par tous. Comme je l’ai dit, un gardien de but doit évoluer dans un entourage sain et dans un club qui lui permet d’aller encore plus loin comme le TPM le fait pour moi grâce à son encadrement, ses infrastructures et son niveau…

(A suivre)

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