LUPOPO-TPM DE CE JEUDI
DUMAS : « La violence n’a pas de place au Stade Kibassa…»
30 septembre 2021
Coach Franck DUMAS, comment vous sentez-vous avant le derby ?
Je me sens bien comme lors de la préparation avant Sanga Balende. En tant qu’ancien joueur et entraîneur, j’ai déjà vécu des derbys, je ne pense pas qu’une telle opposition en Europe soit différente de celle qui va nous opposer ce jeudi à Lupopo. C’est spécial et engagé pour les joueurs et les supporteurs, on va s’engager pour ça. Il faut être à la hauteur de l’évènement.
Nous ne le sommes pas, parce qu’après chaque match on remet tout à zéro. Il est vrai que c’est plus agréable de gagner un match, ça nous donne une certitude sur quelques points mais à l’arrivée on remet tout sur le tapis pour encore prouver au prochain match. On n’a pas à se vanter du succès sur Sanga Balende, on passe à autre chose.
Les jeunes, c’est un choix du club. On considère que ce n’est pas sur un match qu’on va les juger par rapport à toute une saison. Ce jeudi, ce sera une bonne expérience pour ces jeunes, ils ont des qualités et s’ils veulent faire une carrière de haut niveau il faut passer par ce genre de matchs. S’ils sont avec le groupe pro c’est parce qu’ils ont des qualités, même s’il y a une marge de progression. C’est ce que je veux, laissons la responsabilité aux cadres, laissons l’imagination et l’insouciance aux jeunes. Ça reste un choix stratégique des dirigeants de rajeunir le TPM. C’est un nouveau cycle, une nouvelle génération et ça peut prendre du temps, ils ne sont pas encore des joueurs confirmés. On ne devient pas joueur en ne faisant rien pendant toute la semaine. Tout le monde comprendra. C’est quand même le TPM, si ces jeunes sont là c’est parce qu’ils ont réellement des qualités.
Attendez que je fasse le match, je vous le dirai. Je vous parlerai de la manière et du résultat. Je vais prendre deux cas : on gagne demain mais on n’est pas bon, ce ne sera pas un match référence, on va juste garder la victoire. L’autre cas, on perd ce derby par contre on fait un super match, ce ne sera pas non plus un match référence. Laissez-nous jouer, on en parlera ensuite.
J’ai un groupe, je ne suis pas là pour faire du social. J’ai dit à tous les joueurs, vous voulez être avec moi, bossez. Je m’en fous du statut, je respecte les anciens joueurs et la carrière, croyez-moi je les respecte parce que j’ai 18 ans de carrière professionnelle derrière moi. J’ai côtoyé des grands joueurs et je les ai toujours respectés.
En tant qu’entraîneur, je dois aussi respecter le groupe. Quel que soit l’individu qui travaille avec moi, s’il bosse il sera récompensé et je ne changerai pas ma vision. Je dois respecter le travail de chacun.
Ma première sensation, on est capable de montrer deux visages. A partir du moment où notre mauvais visage va être affiché, on peut être en grande difficulté. A l’inverse, on sait derrière que ça va repartir. J’ai fait des changements parce que ça ne me plaisait pas, ce qu’on bossait depuis les premiers jours des entraînements je le voyais très peu. Alors, c’était soit par peur soit parce que c’était le premier match ; ou encore la peur de mal faire avec comme conséquence qu’on ne fait plus rien. A la mi-temps, j’ai poussé ma gueulante, j’ai dit aux milieux de terrain que j’attendais autre chose sinon j’allais changer. Je pense que le message est bien passé. Ce que nous avons réalisé en seconde période, on est capable de le faire pendant tout le match, c’est juste une question de volonté.
Par expérience, un derby est une fête du football. Le football est un partage. Dans le monde, il y a de plus en plus de violence dans nos stades, j’aimerais éviter la violence. La RDC est une grande nation de football, les supporteurs des deux équipes doivent être exemplaires. La violence noircit le spectacle et l’image, ce n’est pas agréable ; les médias ont la responsabilité de préparer ce match sur la non-violence et de le poser sur le fond d’une fête.
A cause de la COVID-19, les supporteurs étaient sevrés de match au stade. Alors maintenant que nous avons la chance de nous retrouver autour du terrain, profitons-en pour faire les choses comme une fête et non comme une guerre civile.