TSHAMALA Machine
AU RENDEZ-VOUS DES GRANDS ANCIENS
TSHAMALA Machine : Drogués avant la finale de 1973 ! (2 et fin)
3 août 2011
Suite et fin de l’interview de TSHAMALA Machine. Un de ces grands anciens qui ont écrit l’histoire de Mazembe Englebert.
En 1973 avec Lupopo pour la finale de la Coupe du Zaïre, nous perdons 9-1 face à Vita Club. Les dirigeants décident de révoquer 5 joueurs parmi lesquels je me trouvais. En réalité nous avions été drogués avant le match pour battre l’adversaire. Mais une fois sur terrain, ce dopage s’était retourné contre nous. Très fatigués, nous avions les jambes coupées. Les supporters ont cru à un sabotage et j’ai quitté l’équipe de Lupopo. Englebert m’a repris en fin 1973.
Déçus ou heureux de revenir chez Englebert ?
Une nouvelle vie a commencé pour moi, toujours en 1973 pendant que j’étais de retour chez Englebert nous battions Lupopo 3-0. Là encore, j’ai mis les trois buts. Le lendemain matin en allant au service à la BCK, ma lettre de révocation m’était transmise, quelle déception ! En perdant mon emploi - à cette époque nous pratiquions un football amateur - j’ai cru que c’était fichu. Mais il n’en était pas question parce qu’à Englebert je suis allé m’ouvrir au monde et le sélectionneur national des Léopards VIDINIC m’a convoqué.
Qu’est-ce qui était particulier chez Englebert ?
En comparaison avec l’ambiance chez Lupopo où la majorité des joueurs venaient de Likasi et travaillaient à la BCK, chez Englebert les conditions de vie étaient modernes, pratiquement la bourgeoisie. Comme joueur d’Englebert vous aviez la garantie d’aller en sélection nationale. Comme en 1972 où il y avait 11 joueurs du club convoqués chez les Léopards. C’est la même situation aujourd’hui où nous avons souvent 9 joueurs de Mazembe convoqués par NOUZARET.
TSHAMALA s’identifie à quelle génération ?
J’ai joué avec toutes les générations d’Englebert sacrées en 1967, 1968 et 1980. Et c’est seulement en 1980 qu’avec mes coéquipiers Tostao KABANGE, Bruce MUKOJI, SAVIMBI, SELENSO… nous avons remis Mazembe sous les projecteurs du football africain.
Malheureusement pour moi, je n’avais pas disputé la finale de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupes suite à une grave blessure au genou. Lors des matches des préliminaires jusqu’en demi-finale, j’étais bel et bien présent. Une blessure qui allait briser ma carrière jusqu’à m’éloigner des terrains de football en 1982.
Que vous inspire le TP Mazembe aujourd’hui ?
Actuellement Mazembe est l’unique club de haut niveau en RDC, de par l’organisation jusqu’au talent des athlètes. Le président Moïse KATUMBI, artisan de cette performance, doit encore batailler dur afin de qualifier l’équipe chaque saison en compétitions africaines de la CAF.
Je n’oublierai pas non plus la prestation de mon club à Abu Dhabi, c’était fantastique. Et je remercie sincèrement toute l’équipe qui, par cette brillante participation, a immortalisé tous les efforts des anciens.
Une inquiétude : à notre époque nous n’avions pas d’autant des joueurs expatriés dans le groupe. Je comprends ça, c’est une exigence du professionnalisme mais nous devrons revoir la situation pour avoir une bonne équipe nationale.
Que pensez-vous de la nouvelle génération de joueurs ?
Je condamne avec la dernière énergie l’attitude de la nouvelle génération des joueurs de Mazembe. Beaucoup sont indisciplinés et ne savent pas pourquoi ils jouent au football. A notre époque, si nous avions des moyens comme ceux d’aujourd’hui, nous aurions rivalisé avec le football européen. Nous jouions avec amour et ne réclamions pas d’argent, mais ce jour je remarque une forme d’insolence dans le chef de nos joueurs. Ils doivent s’amender et vite se corriger.
Où est passé votre fils Fanfan TSHAMALA ?
Après son départ de Mazembe en 2005 pour Orlando Pirates en Afrique du Sud, il ne s’est pas arrêté là. D’après les dernières informations en ma possession il est en Asie et joue au Vietnam. Son frère jumeau est en Afrique du sud, toujours comme gardien de but.
TSHAMALA Machine a encore beaucoup à dire ?
Cette interview est une occasion pour moi d’appeler les décideurs du football congolais à l’encadrement des vieilles gloires. Le gouvernement central a fait le plus dur en proposant au minimum 500 U$D (Dollars américains) mensuellement à chacun des anciennes gloires (Léopards de 1968 jusqu’à 1974).
Le président Moïse KATUMBI s’occupe déjà de nous et nous le prions d’envisager des stages au profit de ceux parmi nous qui sont aptes à devenir des entraîneurs.
Courage au président Moïse KATUMBI et à tous les joueurs, qu’ils ne se découragent pas. Malgré cette disqualification, le TP Mazembe restera toujours grand …