KABANGA "Tostao" : « Mazembe, ma seconde vie… »

AU RENDEZ-VOUS DES GRANDS ANCIENS

KABANGA "Tostao" : « Mazembe, ma seconde vie… »

18 décembre 2011

Tour à tour entraineur du FC LAC,  de lAS New Soger, de lUS New Vijana Katuba et aujourdhui du FC Simba et plusieurs fois coach de la sélection katangaise de football, KABANGA Tostao a trouvé là le métier de ses rêves au lendemain dune carrière ornée d'une médaille dor chez les Corbeaux en 1980. 

Père de dix enfants, le vétéran partage son temps entre les terrains de football - quelques loisirs àcôtés de ses anciens coéquipiers du TP Mazembe avec qui il forme l’amicale des anciens du TPM que préside Félicien KABENJI, amicale dont le siège se situe dans la commune Kamalondo, - et son domicile oùil se passionne pour les  programmes téléessentiellement réservés au football.

Fan à vie du TP Mazembe, KABANGA Tostao confie ceci : « …Mais lorsque l’équipe que jentraîne soppose à Mazembe, je nai pas de cadeau à faireJe me défoule lorsque mon équipe gagne. Et cela était arrivéen 2008 lorsque j’étais aux commandes de New Soger et que jai battu le TP Mazembe. »

Dans cette deuxième et dernière partie de notre entretien avec cette veille gloire des Corbeaux, Tostao nous révèle l’après 1980 et ce qu’il est devenu au lendemain de cette épopée.

  • Quels sont les grands souvenirs du sacre de 1980 ?

Les grands souvenirs c'était le trophée et la médaille en or qui était autour de mon cou après la finale retour de 1980, mais cette année je me souviens bien qu’il y avait deux clubs du pays qui disputaient les finales des compétitions africaines interclubs : l’AS Bilima (AS Dragon aujourd’hui) en Coupe des Clubs champions et Mazembe en Coupe des vainqueurs de coupe. Nous étions les premiers à jouer et à gagner avec la promesse ferme du maréchal MOBUTU : comme cadeau pour ces exploits, pendant que son pouvoir flamboyait, nous devions recevoir des voitures au cours d’une double cérémonie avec nos amis de Bilima. Mais ces derniers, qui avaient réussi un 2-2 en finale aller àYaoundédevant Canon, allaient s'incliner 3-0 àKin, et par conséquent toutes nos illusions de bénéficier de ces cadeaux s’envolèrent... »

  • Aviez-vous été convoqué en sélection nationale ?

Malheureusement, je n’ai jamais disputé une CAN avec les Léopards. J’ai simplement été en sélection pour des matches éliminatoires de 1979 à 1980. Pour Zaïre-Zambie de 1980, les Chipolopolo Boys nous sortaient en préliminaires et j’étais sur le terrain.

  • Après 1980, Mazembe résistait-il ?

Un champion d’Afrique éliminé au deuxième tour par les Ghanéens de Sekondi Hasaacas,  2-1 à Accra et au match retour elle nous dominait 1-0. C'était une descente aux enfers.  Ça se compliquait au club et même pour nous athlètes. Victime de douleurs suite à une blessure antérieure au genou contractée en 1979 lors d’un match de championnat Mazembe - Kawaya, mon rendement commençait à faiblir et je perdis ma place dans l’équipe. C'est finalement dans la formation du FC Air Zaïre que me suis réfugiémais pas pour un grand succès parce que cette fameuse blessure ne me le permettait pas. En 1985 j'ai mis fin àma carrière.

  • Plus demploi à cet instant pour vous ?

Non, porteur d’un brevet en électricité j’ai été engagé par l’usine VAMASE un fabricant de valises à Lubumbashi. Et bien avant ça, le président Raphaël KATEBE m’employait aussi comme vendeur dans une de ses alimentations en 1979. 

  • Comment vous êtes-vous transforméen entraîneur ?

Quelques mois après avoir arrêtécomme footballeur, j’ai pris les commandes du FC Air Zaïre. J’ai profité de l’absence du titulaire parti en stage à Kinshasa pour imprégner un nouveau style à l’équipe qui s’imposa au championnat local. A son retour, c’est moi qui était confirméentraineur titulaire et lui alla chercher ailleurs, porteur d'un diplôme d’entraîneur émis par la FECOFA, il bouda le FC Air Zaïre et c’était une situation qui m'a étéfavorable.

  • Avez-vous des documents attestant vos connaissances dentraineur ?

Après 17 ans d’exercice du métier d’entraineur sans papier cela ne me plaisait pas ; et comme par un hasard lors d’une de mes visites familiales àKinshasa j’ai appris que la FECOFA organisait un séminaire de formation d’entraineur de 1erdegrédu 2 au 19 janvier 2002. Belle opportunitépour moi afin de remplir mon bagage professionnel. En plus, ça coïncidait bien parce que l’instructeur était un des anciens joueurs puis entraîneur du TP Mazembe, Pierre KALALA MUKENDI. Avec brio, j’ai obtenu 67,6% comme mention àl’examen final. 

C’est seulement en 2010 que j’ai obtenu la licence « C » d’entraineur de la CAF pour une durée qui court du 30 mars 2010 au 29 mars 2012.

  • Que vous inspire le TP Mazembe à ce jour ?

Une cour des grands ! Il y a des raisons que ça soit ainsi parce que les joueurs sont hyper motivés par des salaires mirobolants contrairement à notre génération où nous jouions pour le succès et le simple plaisir sans exigences. Cette nouvelle génération n’a pas d’excuse, elle a tous les avantages et doit donc gagner.

  • Nes-ce pas là une grande exigence ?

C’est une grande exigence oui mais grâce aux moyens mis en jeu par Moïse KATUMBI, cette génération devra être disciplinée dans la société et dans le jeu et respecter le travail qui lui permet de s'affirmer.

Je suis très fier des performances que mon équipe de Mazembe réalise, je sens de l’adrénaline lorsque Mazembe joue. Et comme ancien joueur, cette situation c’est un peu comme une seconde vie.

  • Un souhait pour ton équipe ?

Ne désarmons pas, la disqualification de cette année en Ligue des champions devra nous instruire et remettons-nous en jambes afin de prouver aux yeux du monde que nous sommes les meilleurs. De 1967 à1970, nous avions disputéquatre finales de suite et en avions gagnédeux. Nous sommes revenus en 1980 et de 2009 à ce jour nous sommes l’une des meilleures équipes au monde.

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