MUTWALE dit « Celenso » : roi des passes décisives ! (1)

Célestin MUTWALE : "J'aurais pu signer aux Emirats, mais..."

AU RENDEZ-VOUS DES GRANDS ANCIENS

MUTWALE dit « Celenso » : roi des passes décisives ! (1)

15 mars 2012

Ils ne sont plus que six parmi les 11 titulaires, héros du troisième sacre africain des Corbeaux, à pouvoir nous conter l’épopée de 1980. Nommé par les narrateurs de notre histoire comme l’unique buteur du TPM en finale retour de cette Coupe d’Afrique des Vainqueurs des Coupes 1980, Célestin MUTWALE KIPIOKA dit « Celenso » (dont le but fut d’ailleurs refusé au cours de cette rencontre) nous a fait une révélation : c’est en réalité son coéquipier MASENGO qui avait marqué ce but !

Aujourd’hui entraîneur du TPM à la série KATUBA (groupement des jeunes regroupant des jeunes : minimes, cadets et juniors), ce natif de Lubumbashi - le 15 juin 1956 - ne se lasse pas à son nouvel emploi depuis 2006. Comme son prédécesseur dans cette rubrique consacrée aux Grands Anciens, Godefroid KABENGE BELEBELE Tostao, notre invité pour ce numéro Célestin MUTWALE Celenso est également issu de l’équipe de l’Union Sportive Amato Frères. Suivez-le sur les chemins du souvenir…

Comment étiez-vous repéré par le TPM ?

J’ai fait mes débuts de footballeur au cours de la saison 1976-1977 chez l’US Amato Frères à Lubumbashi, une équipe de grande notoriété ces années-là. Très bien encadré, je faisais partie d’un groupe de jeunes talentueux et sans complexe face aux clubs de renom comme Mazembe et Lupopo. En 1979, Amato a dominé le championnat local pour disputer à la fin le titre contre Lupopo, mais malheureusement nous avons perdu ce match de barrage. Dans la foulée les dirigeants du TPM pointèrent 4 joueurs : MUSEBA, MAKUNGU, DIONDO et moi.  

As-tu des souvenirs de tes premiers jours au TPM ?

Oh oui, quel calvaire ! Un chemin de croix aux entraînements. Nous étions là pour la Coupe d’Afrique mais nous ne nous étions pas rendu compte des attentes des dirigeants suite à notre transfert. Participer à l’entraînement était une corvée, car la différence était totale entre ce que nous faisions chez Amato et ce que nous demandait le coach KALALA MUKENDI, très rigoureux dans la préparation. Ambitieux, j’ai serré les dents, tenu le coup et me suis imposé parce qu’étant un joueur polyvalent et très bon passeur. Je pouvais jouer en attaque et au milieu de terrain, ce qui m’a valu une convocation à toutes les rencontres.

Je me souviens de mon premier match, contre Township Rollers du Botswana (1-1 à l’aller et 3-1 au match retour). J’ai fait deux passes décisives sur nos trois buts….

Alors 1980, une année chanceuse pour ta génération ?

Un succès se prépare toujours. Mazembe possédait des jeunes dont la moyenne d’âge variait entre 23 et 25 ans. Nous avions à démontrer et prouver aux yeux de tous, et c’était facile pour nous parce que très disciplinés. Rien ne pouvait nous empêcher d’atteindre nos objectifs. Et aussi grâce aux moyens mis à notre disposition par le président Raphaël KATEBE, nous avons atteint le podium et gagné le titre.

Que pouvons-nous retenir de ces deux finales de 1980 ?

Au match aller à Abidjan, contre Africa Sports, tous les projecteurs de l’équipe adverse étaient sur moi. Comme il y avait bien d’autres joueurs capables de rendre la tâche difficile aux Ivoiriens, l’entraîneur souhaita que je ne sois pas parmi les 11 de départ. A l’extérieur, nous avions ainsi gagné 3-1 grâce à un doublé de César KONGOLO et un but de NYENGE (qui vit aujourd’hui en Angola).

Au match retour à Kinshasa, avec cet avantage, nous jouons sans pression. MASENGO marqua l’unique but de la partie, celui que l’on m’attribua à tort par la suite. En fait, le plus beau but de cette rencontre était celui que j’avais marqué mais qui fut refusé par l’arbitre : balle au pied, j’ai couru plus de 30 mètres en dribblant tous les défenseurs et même le gardien de but. Sur ce coup, il ne pouvait pas y avoir hors-jeu…mais l’arbitre en jugea autrement. Après la finale, il a d’ailleurs été suspendu. La confusion doit venir de là.

Et après cette finale plus rien, pour quelles raisons ?

C’était un grand exploit de gagner la Coupe, mais en 1981 nous avons été débarqués au deuxième tour. Nous pensions à une reconquête facile du titre mais Sekondi Hasaacas  du Ghana nous prouva le contraire en venant nous dominer 1-0 au pays après le 2-1 à Accra. Puis ce fut la descente aux enfers !

Héros en 1980 puis zéros en 1981 ?

1980 était une année d’ascension pour nous. Champion d’Afrique, nous étions invités aux Emirats Arabes Unis en 1981. Beaucoup des Mazembiens ne connaissent pas cette partie de l’histoire du club.  Nous étions reçus au Koweït, au Bahreïn et au Qatar pour une série de matches amicaux.

Nous avions passé un long séjour, un mois d’aisance. J’étais sur le point de rester aux Emirats mais comme le club avait encore besoin de moi pour la Coupe d’Afrique, j’ai laissé filer cette offre… Finalement, on a pas préparé assez sérieusement la saison et la sanction n’a pas tardé.

- A suivre -

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