"Sur le penalty, je ne pouvais me cacher..."

SUNZU STOPILA en action ce samedi contre Tshinkunku

EN DIRECT AVEC SUNZU (2)

"Sur le penalty, je ne pouvais me cacher..."

31 mars 2012

Félix SUNZU STOPILA revient, dans cette deuxième partie, sur sa vie au TP Mazembe et le triomphe zambien à la CAN 2012. Et le bien que lui a fait le travail qu'il effectue à Mazembe avant d'évoquer son avenir dans le troisième chapitre qui conclurez l'interview d'un garçon désormais bien dans sa peau de... Mazambien.

Sa vie au TPM, son poste en défense

Quelles étaient tes ambitions en intégrant le TPM ? Que représente Mazembe dans ta carrière footballistique et quels sont les moments ou le match le plus inoubliable depuis que tu es à Mazembe ? Quels sont tes bons et mauvais souvenirs chez Mazembe depuis ton arrivée ?

  • Je suis arrivé dans une équipe qui avait gagné un titre continental une année avant que je ne sois recruté, l’idéal était de pousser encore loin la notoriété de l’équipe. Depuis que je suis là, le moment de grande intensité que je n’oublierai jamais reste le match retour à Lubumbashi contre WAC la saison dernière. A 0-0, je ne cessais de trembloter et c’est seulement après l’ouverture du score de Patou KABANGU que je suis revenu dans le match. Jusqu’à ce jour, je n’ai pas de mauvais souvenirs, les bons sont les médailles que j’ai gagnées avec cette équipe.

Je voudrais savoir combien tu touches ? Ton salaire au TP Mazembe... même si en Afrique on ne révèle jamais le salaire des joueurs. Es-tu satisfait de ton salaire chez TPM ? Es-tu vraiment à l'aise au TPM sur le plan sportif et matériel ?

  • Chez Mazembe je suis à l’aise sur tous les plans.

C'est par ta volonté ou celle de l'entraîneur que tu es maintenant positionné dans l'axe de la défense centrale ? Avant tu étais milieu offensif dans quel endroit tu te sens le plus apte : milieu récupérateur, stoppeur ou libéro ?

  • Non, je me soumets aux dispositions tactiques du coach. Je trouve que la position de stoppeur ou libero me va bien, je me blesse moins que quand je jouais comme milieu de terrain récupérateur.

Quelle sera ta réaction si Julio, HICHANI ou KIMWAKI étaient définitivement titulaires àton détriment ? Si le coach te désignes capitaine, quels changements es-tu prêt àeffectuer ? Quel coéquipier au sein de TPM te complète le mieux dans l'axe de la défense. Avec plus de 30 joueurs sur sa liste du TPM et seulement 11 places sur le terrain ne crains-tu pas de te retrouver un jour sur le banc même en étant performant ?

  • La titularisation se gagne, celui qui travaille l’arrache. Une fois que je perde cette place au profit des autres prétendants, je m’amenderai parce que ça sera la conséquence des négligences aux entraînements et pendant les matches. Je me débrouille bien avec tous. C’est une situation qui peut arriver mais je travaille durement pour garder ma place.

Que faudra-t-il au TPM pour renouer avec la victoire en Champions League ? Quels sont selon toi les côtés faibles du TPM pour que ce club fasse encore mieux ? Comment compares-tu l'ossature actuelle par rapport à celle d'Abu Dhabi ?

  • Nous avons des bons joueurs, un bon staff, il reste à travailler la cohésion dans le groupe. – Ossature du TPM actuellement est très dense, à tous les compartiments. Personne n’est mauvais.

Si on composait une sélection des meilleurs joueurs des clubs africains, penses-tu qu'on peut y retrouver des joueurs du TPM ? Si oui combien environ ?

  • Chez Mazembe il y a des joueurs qui ont gagné la CAN et ceux qui étaient en finale de la Coupe du monde des Clubs, cela pour vous dire que 7 ou 8 peuvent se retrouver dans la sélection.

Tu as participé à la Coupe du monde des clubs avec le TPM mais tu as manqué la finale suite au carton rouge (injuste). Penses-tu que si tu avais joué ce match contre Inter de Milan, vous alliez contenir les attaquants milanais et donner la chance à TPM de décrocher une victoire ?

  • Mon absence ne justifie pas cette défaite en finale, ceux qui étaient là avaient fait le nécessaire. Malheureusement nous avons pris trois buts.

Quel bonheur le TPM ta offert depuis que tes dans cette équipe ? Est-ce que tu comptes donner à TP Mazembe un autre trophée en dehors de ceux qu'il a déjà dans son armoire ? Comment avais-tu accueilli la suspension du TPM l'année dernière ?

  • En étant joueur de Mazembe, j’ai été sélectionné en équipe nationale. Je suis toujours très respecté en Zambie car appartenant au TPM. La disqualification ? Nous nous préparions à gagner une troisième couronne d’affilée, et c'était une grande déception pour moi. Heureusement que nous avions un président remarquable, il a joué un rôle de psychologue. Si ce n’était pas lui, c’était fini pour nous. A cet instant, je serais ailleurs.

Peux-tu nous dire ce qui se raconte tout bas parmi les Zambiens à propos de Mazembe face à ce recrutement massif de tes compatriotes ? Aujourd'hui Mazembe aligne au moins 5 Zambiens, comment perçois-tu cette affaire ? Penses-tu que Mazembe contribue à développer le football zambien en fournissant les joueurs à l'équipe nationale ? Ou cette contribution est insignifiante ? Comment trouves-tu le TP Mazembe par rapport à ton ancien club zambien? (Zanaco FC)

  • Nous sommes surpris de nous retrouver assez nombreux dans l’effectif du TPM. Je n’ai trouvé que Given SINGULUMA dans le groupe, et je rappelle souvent aux autres qui sont arrivés après moi de travailler afin que les dirigeants ne soient pas déçus d’avoir pensé aux Zambiens. Nos performances nous feront respecter. Au niveau des clubs, rien n’est interdit en recrutant tant de joueurs étrangers. Quand Mazembe atteint ses objectifs, développer ou pas le football zambien n’est pas important parce qu’il dépense son argent d’abord pour gagner, le souci de la nation se situe à un autre niveau. Les ambitions d’un club ne sont pas égales à celles d’une sélection nationale. Mazembe est largement supérieur, aucun club de mon pays ne peut rivaliser.

How do you see Mazembe in next 10 years?

  • Dans 10 ans, Mazembe sera plus fort parce qu’encore plus expérimenté. 
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KIKURU Flory Lubumbashi, Hello Elvis Capetown / RSA, Ken YABILI Lubumbashi, Freddy WALUBILA Luanda, Serge LUMUNA KITA Rome, Niston MAKABI Mbandaka, Antoine Eric BENI/RDC, Chanel KACHEKELE MUSAMPWA Lubumbashi, Joël KAFUMBI Kinshasa, Cyprien MUTSHIKA Kinshasa, Tony NAWEJ ALUMA Kinshasa, Bob TSHIULA Mbuji-Mayi, Jacquou ILUNGA Bruxelles, Kany LUBANGO Beni, Kany LUBANGO Beni, Germain KONGOLO Fungurume, Papy NGELE Basankusu, Haly KALOMBO Lubumbashi, Diego NGANDU Lubumbashi, Néhémie IFEFE IMBONGO Kinshasa, Jean-Pierre JP MBAYO Jobourg (RSA), Jean Chriso KABAMBA Lubumbashi, Raudy KAPEND Lubumbashi, Thierry KASAMWA Lubumbashi, Yves PULULU Mbanza-Ngungu, Fisty KAMBALA Tshikapa, Flavier WEMA Bujumbura, Faustin T. BASHOBOKA, Dieu Merci KABULO, Patrick Vincent NKABA, Bienvenu KAPAZA, WAKENGE AMURI, Emmanuel LUBAMBA, Yanick KEMBE KYULU, Alain GANZA

Les Chipolopos

Il y a peu de Zambiens dans les Ligues européennes. Comment expliques-tu ce fait ? Les Zambiens, toi y compris avez gardé la tête froide malgré vos exploits contrairement à d'autres nationalités. SINGULUMA, meilleur buteur du CHAN a préféré évoluer en Afrique par exemple.  KALABA, KASONDE, SINKALA et HICHANI sont patients. D'où provient ce côté raisonnable ?

  • La justification à cette faible présence je la situe au niveau des prestations individuelles en club et en sélection. Peu ont gagné des titres dans leurs clubs respectifs et au niveau de la sélection, auparavant la prestation était en dessous de la moyenne. Aujourd’hui, par exemple avec Mazembe, j’ai gagné des titres et je suis allé confirmer ça dans la sélection en remportant la CAN, une réussite qui nous ouvrira certainement la voie des grands clubs européens. – Un footballeur professionnel milite pour deux choses : évoluer dans un club qui lui permettrait de gagner des titres et l’argent afin que vous viviez aisément. Une fois que vous trouvez les deux dans un club africain comme le TP Mazembe, pourquoi tenter sa chance ailleurs ? 

Au lendemain de la victoire, certains fanatiques zambiens affirmaient que lors de la finale, les esprits de vos aînés disparus lors du crash d'avion le long des côtes gabonaises étaient avec vous sur le terrain. Penses-tu la même chose?

  • C’est une croyance bien sûre, mais je pense vraiment qu’à notre niveau nous avons honoré la mémoire de nos aînés en remportant la coupe non loin de la côte où ils ont péri.

De nationalité zambienne, mais d'origine congolaise, dans l'équipe nationale, te sens-tu vraiment bien dans ta peau ? Quel est l'apport de Mazembe dans toutes tes performances pendant la CAN ?

  • Je suis un Zambien et personne n’oserait m’arracher cette nationalité. Mon père qui porte la nationalité congolaise avait choisi cette nation comme sa seconde patrie. Ma naissance et mon enfance portent une empreinte zambienne. Je n’ai aucune référence en RDC et me sent à l’aise avec mon passeport zambien. –Chez Mazembe, j’ai développé certaines qualités défensives et une fois en sélection, elles ont été d’un apport considérable.  

En finale, après le penalty manquépar KALABA, c’était ton tour, comment était ton état desprit ? Comment as-tu vécu cette responsabilité de tirer ce dernier pénalty tant important pour ton pays et pour ta carrière ? Quas-tu ressenti après avoir marqué et donné la coupe à la Zambie ?

  • Il était impossible que je me cache derrière mes coéquipiers qui avaient tous tiré. Si j’avais peur, j'aurai simulé une crise d’épilepsie mais il n’en était pas question. Je me suis armé davantage de courage encore parce que c’était KALABA qui avait manqué son tir. Il était l’artisan de la réussite de l’équipe et mon coéquipier en club : marquer le remettrait en confiance. J’ai vite pensé à ça et me suis précité à tirer, visualisez la séquence, vous remarquerez que j’ai même failli glisser. – En marquant, je n’en revenais plus, ce moment d’émotions m’a révélé une précieuse chose dans la vie courante : ne jamais avoir peur.

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