Lamine NDIAYE : " On peut battre n'importe qui..."

10 QUESTIONS QUE VOUS VOUS POSEZ

Lamine NDIAYE : " On peut battre n'importe qui..."

24 juillet 2012

Mourinho. Quelques mois après son arrivée, c'est ainsi que certains fanatiques du TPM avaient appelé Lamine NDIAYE. En référence à ses qualités de tacticien et de meneur d'hommes qui lui avaient permis de remettre les Corbeaux sur une trajectoire gagnante. Aujourd'hui, ce sont justement les options tactiques qui constituent le cœur des reproches adressés au coach franco-sénégalais.

A la lecture de vos innombrables mails et posts sur Facebook, nous lui avons posé les 10 questions majeures que vous vous posez. Voici ses réponses :

1 - Dans les reproches que vous font les supporters revient souvent le fait d'avoir opté pour une tactique défensive à la mi-temps pour protéger le 2-0. Qu'avez-vous réellement demandé aux joueurs ?

En fin de première période, il y avait eu quelques signes de relâchement chez nous qui avaient permis à l'adversaire de pointer le bout du nez. J'ai donc dû recadrer l'équipe par rapport à ça. J'ai ensuite demandé qu'on reparte comme en 1ère mi-temps et d'ailleurs les premières minutes étaient plutôt bonnes. Puis tout notre jeu s'est désagrégé, on s'est totalement désuni, plus de bloc, plus de récupération alors que nous l'avions bien faite au début de match. Les gars ont cru que le plus dur était fait alors que le plus dur restait à faire...ils ont peut-être oublié qu'on jouait un match de quart de finale de Ligue des champions contre une équipe qui venait de mettre trois buts au Zamalek et avait battu le Raja Casablanca 5-0 !

Pour revenir à votre question, vous m'avez déjà vu prôner un jeu défensif ? Lorsque nos joueurs balancent de longs ballons vers l'avant qu'on reperd aussitôt, vous pensez que c'est moi qui leur demande ça ?...

2- Que répondez-vous à ceux qui pensent que l'équipe connaît des problèmes sur le plan de la condition physique ?

Ce sont des histoires qui ne tiennent pas debout. Nous travaillons de la même manière depuis que je suis là : de manière scientifique, avec un préparateur physique très professionnel, compétent et très sérieux. Après, il y a "l'entraînement invisible" qui comprend l'alimentation, le repos, le sommeil, l'hygiène de vie qui doivent être maîtrisés par les joueurs eux-mêmes.

3 - Comment expliquer alors que c'est dans les ultimes minutes que le TPM se fait battre au Caire et rejoindre par BEREKUM ?

Au Caire comme dimanche, on a connu des problèmes de concentration et de replacement. Nos difficultés viennent de là, alors que nous travaillons sans cesse ces aspects. Ces derniers temps, l'équipe a du mal à s'arracher et c'est la première fois que ça nous arrive en 2 ans. Contre DCMP ? Oui, c'est vrai, là aussi on a cru trop vite que le match était plié... Mais à l'inverse, on a fini très fort et montré du caractère à Kinshasa contre Vita, alors ?

4 - Les changements de joueurs vous valent également de nombreuses critiques, que recherchiez-vous avec les entrées de LUSADISU, KASONDE et Déo KANDA, comment les justifiez-vous ?

Avec LUSADISU, l'objectif était de stabiliser le milieu car on ne voyait plus le ballon. SAMATA étant dans un "jour sans", j'ai fait monter SINGULUMA à sa place pour aider à bloquer le couloir et mis KASONDE au milieu, à la place de Given, pour reprendre la maîtrise du jeu. D'ailleurs cela a bien marché pendant quelques minutes, on a repris le monopole du jeu jusqu'à cette passe interceptée qui a mené au but égalisateur. À 2-2, il fallait un joueur frais (KANDA) pour mettre rapidement le ballon devant le but adverse. On a eu des corners et une tête de Trésor qui pouvait nous faire gagner 3-2.

5 - Certains ne comprennent pas que vous n'aligniez pas la charnière centrale SUNZU-HICHANI qui est championne d'Afrique avec la Zambie et d'autres suggèrent le repositionnement de SUNZU au milieu de terrain...

Ce que vous me dites là c'est une chose et son contraire... Avant d'affronter Power Dynamos, HICHANI s'est claqué alors qu'il était prévu. Le tandem SUNZU-KIMWAKI s'est alors imposé. Joël suspendu, j'ai dû choisir entre HICHANI et MIHAYO et j'ai misé sur l'expérience de Pamphile dont beaucoup réclamaient le retour... Pour revenir à SUNZU, il est aujourd'hui fixé au poste de défenseur central et reconnu comme tel.

6 - En arrivant chez Mazembe, vous avez relancé l'équipe en lui donnant une assise défensive et un remarquable esprit collectif. Aujourd'hui, au contraire, l'équipe semble fragile défensivement et en recherche de cohésion. Qu'est-ce qui a changé ?

Ce ne sont pas les mêmes joueurs et on a perdu entre temps quatre pièses importantes sur l'échiquier avec EKANGA, BEDI, KABANGU et KALUYITUKA... Pourtant, je réclame les mêmes principes défensifs fondamentaux. Avant, on défendait mieux collectivement sur l'ensemble d'un match. Aujourd'hui, on le fait seulement par périodes. Pourtant au Soudan, on a maîtrisé de bout en bout et prouvé qu'on était capable de le faire. Il faut que les joueurs s'investissent plus qu'ils ne le font actuellement.

7 - Des supporters pensent que les joueurs mazembiens sont trop gâtés et doivent revenir à plus d'humilité. Votre commentaire ?

Ce n'est pas à moi de répondre aux questions qui sortent du domaine technico-tactique...

8 - Pensez-vous que l'équipe était suffisamment préparée pour recevoir Berekum et connaissiez-vous bien l'adversaire ? Les Ghanéens vous ont-ils surpris ?

Surpris, pas du tout ! J'ai travaillé sur 3 de leurs matches contre Zamalek et le Raja. J'ai passédes journées entières àvisionner et àdéfinir les contenus des entraînements en fonction de mes constats. Chacun de nos joueurs connaissait les points forts et points faibles de l'adversaire. D'ailleurs nos actions des 2 buts reproduisaient des mouvements que nous avions travaillés. L' étude de l'équipe adverse est un domaine dans lequel nous sommes très minutieux. Il y a un moment que j'ai les CD de Zamalek...

9 - On vous a entendu déclarer "aujourd'hui je suis ici, demain je serai ailleurs". Que vouliez-vous dire plus précisément ?

Il ne faut pas mal interpréter ce propos qui signifie que la vie d'un entraîneur tient parfois à une victoire ou à une défaite. Je voulais dire que j'ai remplacé quelqu'un à Mazembe et que quelqu'un m'y remplacera un jour... C'est la vie !

10 - Compte tenu de la situation au classement, comment comptez-vous procéder pour forcer la porte des demi-finales ?

La situation est compliquée sans être désespérée. On a l'équipe pour battre n'importe qui n'importe où... Il faut que chacun se mette au travail, élimine ce qui est négatif et s'investisse encore plus à tous les niveaux. Mais ce que les gens doivent savoir, c'est que  je suis encore plus combatif dans les moments difficiles, je ne suis pas de ceux qui renoncent, loin de là!

A lire également