KASONGO: "Mes buts sont ma marque..."

Isaac KASONGO : "Mes buts de sauveur sont un don divin..."

12 QUESTIONS AU NUMERO 27

KASONGO: "Mes buts sont ma marque..."

10 août 2012

En s’appuyant sur un seul trait de caractère, « l’envie » parce qu’il est rarement titulaire au TPM, Isaac KASONGO NGANDU s’est créé un fil directeur. Buteur attitré lorsqu’il faut sortir les Corbeaux de l’ornière, c’est un joueur confiant et un homme heureux avec lequel nous nous  sommes entretenus dans sa chambre d’hôtel à Ndola. Pour lui poser 12 questions que vous auriez certainement aimé lui adresser. Voilà qui est fait.

1. Avant de rejoindre les Corbeaux, quel a été votre parcours, les hommes qui ont compté dans votre carrière ?

J’ai commencé chez Don Bosco, j’étais aussi chez Lupopo et finalement à Mazembe depuis 2003. Dès lors, j’ai connu de grands moments dans ma carrière de footballeur. Je ne sais identifier une personne plus que les autres.  Il y a eu des entraîneurs, des dirigeants, des coéquipiers et amis qui m’ont énormément appuyé.

2. Depuis 2003 et votre arrivée au TPM Mazembe, quels ont été vos plus grands moments sur le plan collectif ? Et sur le plan personnel ?

Sur le plan collectif, j’ai gagné deux Ligues des Champions avec Mazembe, deux participations en Coupe du monde des Clubs de la FIFA avec une place en finale, comptons aussi les trophées de la Linafoot. C’est exceptionnel pour un athlète de mon âge de connaître ce parcours, et quant aux grands moments sur le plan personnel, ce sont les mêmes parce que ma vie avance au rythme du TPM.

3. Vous avez la réputation de sortir l’équipe de l’impasse quand elle se trouve en difficulté comme devant Zamalek ? D’où vous vient ce talent de sauveur ? Quels autres buts importants aviez-vous inscrits auparavant ?

Je ne m’identifie pas à ça mais je me souviens bien qu’il en était déjà ainsi avec Lupopo avant de passer au TPM. Ce talent de sauveur est un don divin et une marque pour moi, depuis 2003 l’histoire ne cesse de se répéter toujours : en Afrique du Sud contre Orlondo Pirates j’ai marqué le but égalisateur à 2 minutes de la fin. En 2006 à Kinshasa contre DCMP, j’ai réalisé un doublé dans un match où on donnait DCMP vainqueur et au finish nous avons gagné 3-0. Au match retour à Lubumbashi, c’était encore moi le buteur pour 1 but partout, c’était une année exceptionnelle parce que j’ai aussi connu la naissance de mes jumelles. J’ai marqué des buts importants en Ligue des Champions contre la JSK et  l’Espérance, mais je ne fais que mon job.

4. Vous avez été attaquant, milieu de terrain, défenseur latéral, quel est le poste qui vous convient le mieux ?

Aujourd’hui, le football moderne demande de la polyvalence. Je suis à l’aise partout sur le terrain sauf dans le but. KIDIABA n’a rien à craindre ! Cette saison, c’est au poste d’arrière gauche que je joue le plus souvent. Dimanche dernier, je me suis distingué en étant milieu de terrain, cela démontre bien qu’un bon footballeur ne doit jamais avoir un poste fixe, le coach Lamine demande toujours aux attaquants de permuter à chaque minute. Si vous ne remplissez pas ce profil, vous n’aurez aucune chacune d’être aligné.

Nous allons en Egypte sans NKULUKUTA et ILONGO qui sont suspendus, le coach a besoin des remplaçants valables à ces deux postes…

5. Vous êtes un gaucher naturel qui marque des buts importants. Les gauchers sont-ils meilleurs frappeurs que les droitiers à votre avis ?

Etre un bon frappeur, c’est savoir cadrer ses frappes. Gauchers ou droitiers, lorsqu’on s’applique devant le but, marquer devient un exercice facile. Le samedi 19 décembre 2009 contre Auckland City, j’ai marqué un superbe but qui a même été classé deuxième meilleure réalisation derrière celui de Messi à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, à Abu Dhabi. Pour moi, les meilleurs buts sont ceux qui sont bien cadrés.

6. A 31 ans en décembre, vous avez peu joué cette saison, pensez-vous avoir été victime du rajeunissement de l’équipe ?

Dans un club comme le nôtre, l’effectif peut atteindre 30 joueurs. Dans mon cas, je ne pense pas être victime du rajeunissement, n’oublions pas que l’entraîneur a toujours des choix tactiques difficiles à faire : il aligne des joueurs capables de gagner un match. Lorsque vous ne me voyez pas jouer, sachez que ceux qui sont là méritent leur place, et quand c’est mon tour cela signifie que je suis dans un bon jour et prêt à permettre à l’équipe de s’imposer.

7. Vous êtes né à Lubumbashi et avec KIDIBA et MIHAYO vous êtes les seuls représentants de la cité du cuivre. Cela vous donne-t-il davantage de responsabilités ?

Les dirigeants sont très sévères avec nous (KIDIABA, MIHAYO et moi). Nous devons être exemplaires et corrects vis-à-vis de tous : étant les doyens de l’équipe, nous devons pérenniser et surtout inculquer l’éducation mazembienne aux jeunes qui arrivent. Ces responsabilités vis-à-vis des supporters et des dirigeants nous demandent assez d’aptitudes de conciliation dans le groupe.  

8. Quels sont vos rapports avec le coach Lamine ? Il dit souvent qu’il apprécie vos remarques sur le jeu lorsque vous êtes sur le banc…

Depuis que je suis au TPM, mes relations avec les coaches ont toujours été franches. Parlant du coach Lamine, je l’apprécie énormément, notamment parce qu’il ne fait pas la sourde oreille à mes remarques. Il m’écoute toujours pendant le match, cela me profitera parce que j’envisage, si Dieu le veut, de devenir entraîneur professionnel un jour.

9.  Votre équipe et le staff ont été vivement critiqués par certains après le nul contre Berekum Chelsea. Comment avez-vous vécu cette période ?

La grandeur d’un homme se dévoile devant une épreuve… Oui,  nous avons été vivement critiqués par nos supporters qui, en 90 minutes ont oublié toutes les coupes et le plaisir que nous leur avons déjà offerts. Personnellement, j’étais très déçu d’entendre les supporters s’attaquant à toute l’équipe et au staff sans distinction aucune.  Dans un match de foot, on peut s’attendre à une victoire, un nul ou une défaite, mais nos supporters ne connaissent que le mot « gagner ». Ce qui est pénible c’est qu’ils ne soient pas en communion avec l’équipe au moment où ça tourne mal... Ce vent est passé, concentrons-nous maintenant sur la phase retour de cette phase des groupes de la Ligue des Champions. 

10.  L’équipe 2012 des Corbeaux vous semble-t-elle aussi forte que celles qui ont gagné la Ligue des champions 2009 et 2010 ?

La meilleure équipe, c’est elle qui va jusqu’au bout. En 2009 et 2010, nous avons gagné deux titres, cela justifiait bien que nous avions une meilleure équipe. Pour 2012, nous sommes mobilisés pour gagner afin de prouver aux yeux de tous que nous sommes forts. On verra…

11. De quoi rêvez-vous cette saison avec le TPM ?

Vivre les mêmes sensations qu’en 2009 et 2010 qui nous feront oublier l’injuste disqualification de 2011.

12. Penses-tu à ton retour en équipe nationale de la RDC ?

Je n’ai jamais dit non à l’équipe nationale, mais il n’est pas temps pour moi d’y penser parce que Mazembe attend beaucoup de moi cette saison.

Souhaitons au vaillant Isaac d’entendre le public de Kamalondo chanter « Go-Go-Go Kason-Go ! »

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