Cela aurait dû être un grand jour. Comme lorsque le Barça et le Real s'affrontent le dernier jour, à Bernabeu, dans un choc pour le titre de la Liga. Au stade du TPM, c'est le duel Mazembe-Vita qui aurait dûservir d'apothéose au championnat 2012. Mais le classico congolais est une nouvelle fois tombé à l'eau. Et avec lui tout le plaisir qu'un flamboyant final doit procurer aux acteurs et spectateurs.

Les Corbeaux étaient pourtant fin prêts pour le sacre. Même s'ils étaient convaincus, au fond d'eux-mêmes, que le club kinois ne se déplacerait pas, ils n'avaient pas voulu déroger à leurs habitudes et se mettre en marge des règles sportives. Regroupés la veille au local, ils avaient préparé le match au mieux, en professionnels responsables. Ils se sont présentés à l'heure dans l'enceinte de Kamalondo, se sont habillés, ont écouté leur coach annoncer sa composition d'équipe, se sont soumis au contrôle des licences et sont sortis s'échauffer. Cuivres et tambours des 100 pour 100 se sont déchaînés comme aux plus beaux jours, S'il y avait eu des adversaires en face, les Corbeaux leur auraient serré énergiquement la main, mais là ils ont dû se contenter de saluer les officiels, devant des tribunes désertes...

Quinze minutes après l'heure du coup d'envoi, Joël KIMWAKI, le capitaine du jour, et ses partenaires ont repris le chemin des vestiaires puis sont rentrés chez eux. En champions du Congo 2012. Sans jouer, sans fêter, sans savourer. Privés de l'allégresse que déclenche habituellement une telle consécration. Pas d'accolades, de félicitations, d'embrassades et de tour d'honneur qui ponctuent rituellement une saison maîtrisée et réussie.

Un dauphin qui nage en eaux troubles

Les Dauphins de V. Club n'ont donc pas voulu contester la suprématie des Corbeaux sur le terrain. Ils ont préféré revêtir la vareuse de procéduriers sous laquelle ils se sentent forts. Plus forts que sur l'aire de jeu où ils ont échappé miraculeusement à la défaite au match aller, grâce au coup de pouce d'un arbitre si médiocre qu'il fut ensuite suspendu de ses fonctions! Affolés par ce coup de semonce, redoutant de recevoir une correction dans la cité du cuivre, ils se sont cachés derrière des arguties pour ne pas avoir à s'incliner devant plus forts qu'eux. D'abord en feignant d'ignorer que Mazembe jouait dans un nouveau stade, puis en contestant l'autorité du Ministère des Sports autorisant la Ligue à prolonger son championnat pour qu'il s'achève de manière équitable. Et ils espèrent cueillir de la sorte des lauriers qu'ils n'ont pas su mériter sur l'herbe, malgré l'un ou l'autre match nul transformé en victoire après réclamation sur le tapis vert...

Mais au fait, qu'en pensent les vrais Dauphins dignes de ce nom, à savoir les joueurs, qu'on oblige à nager en eaux troubles et à abandonner toute fierté lorsqu'ils retrouvent les Mazembiens en équipe nationale ?

DCMP est arrivé à Mbuji-Mayi

Invaincus avec un capital de 64 points en 22 matches, meilleure attaque et meilleure défense, les Corbeaux méritent amplement le trophée que la Linafoot doit leur remettre mardi, si les règles sportives sont respectées. Car si ce match contre le Daring ne peut plus priver l'équipe du président KATUMBI de sa couronne, quel qu'en soit le résultat, elle se déplacera mardi matin à l'aube pour tirer le rideau sur sa saison 2012. La formation du DCMP est déjà arrivée sur place, ce dimanche à Mbuji-Mayi. Et sauf catastrophe météorologique, la rencontre aura bien lieu. Et le couronnement du TP Mazembe par la même occasion.  

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