Déo (ici avec Lamine) : "il faut respecter les décisions des coaches"
A PORT ELIZABETH AVEC LES LEOPARDS
Deo KANDA : « Grandir avant de partir… »
18 décembre 2012
Au TPM comme chez les Léopards, la saison qui vient de s’écouler a été intense pour Deo KANDA. Avec les Corbeaux, le petit attaquant a atteint les demi-finales de la Ligue des Champions avec à la clef une défaite en Tunis là où deux ans avant il gagnait le titre de cette prestigieuse compétition africaine. Pour l’international congolais de 23 ans les tâches varient : entre terrain et banc chez Lamine sur le banc, pas loin d'être un taulier de Claude parmi ses 11, KANDA se partage bien entre ses deux mondes.
Depuis l’Afrique du Sud où il séjourne avec les Léopards pour la préparation de la CAN 2013, l’attaquant évoque sa récente saison avec Mazembe, son avenir et son rêve de disputer sa première Coupe d’Afrique des Nations oùil espère s’illustrer pour négocier au mieux les prochaines échéances internationales qui attendent son TP Mazembe et les qualifications au Mundial Brésil 2014 avec la RDC.
" Savoir accepter les décisions des coaches..."
Quel bilan fais-tu de ta prestation en 2012 ?
Ma prestation en 2012 n’a pas été si convaincante, mais je reste convaincu que la saison était exceptionnelle. J’ai eu une nette progression par rapport à 2011 sur le temps de jeu. En sélection et au TPM, j’ai perdu le statut de remplaçant, tout est allé très vite et suis fier de cette performance...
Titulaire ou pas, qu’est-ce qui te va mieux ?
En cirant le banc au TPM, j’étais perturbé mais en aucun moment je n’en voulais au coach. Mon statut c’était une réalité à accepter et je me suis toujours soumis à sa décision. Avec l’équipe nationale, je vis dans un autre univers parce que je suis plus souvent titulaire. Durant toute la saison 2011-2012, j’ai partagé les deux mondes et ma conclusion est celle-ci : un professionnel doit se contenter de la confiance de son coach qui décide en fonction de l'équilibre tactique de l’équipe. S’adapter à toutes les circonstances est la seule clef du succès.
"En 2013, on aura une équipe plus technique"
Quelle analyse fais-tu de la Ligue des Champions ?
Nous avons laissé passer une formidable occasion, car nous avions cette saison une équipe de qualité. Mais parfois le football est ainsi fait. Contre Espérance, nous n’avons pas joué à notre meilleur niveau, même si je reste convaincu que nous méritions mieux, juste un facteur chance. Prenez le match aller à Lubumbashi, nous avions eu près de 20 tirs cadrés, une dizaine d’occasions franches, mais le ballon n’était jamais entré. Dans une situation pareille, je ne sais quoi dire. Et au match retour à Tunis, nous avons fait preuve d’abnégation pendant 90 minutes. Il y a des jours où vous pouvez faire tout ce que vous voulez sans aucune réussite. Dommage !
Mis à part la malchance, les facteurs physiques ou tactiques n’ont-ils pas joué contre vous ?
Certains de matches s’étaient déroulés comme prévu, d’autres non. L’élimination en demi-finale ne reflète pas la qualité de jeu que nous avons produit durant toute la compétition. Une équipe qui ne comptait qu’un point au bout de deux matches en quarts de finale, la qualification en demi-finale était un exploit. Sur toute la compétition, nous avions toujours marqué à l’extérieur sauf à Accra et à Tunis, et les deux résultats de ces matches ont fait tout basculer. L’équipe avait fait ce qu’il fallait, quand il n’y a pas de réussite, on n'a pas à chercher plus loin. Cela n’entraîne aucune déception de ma part même si j'espérais aller au Japon pour une autre aventure après celle d’Abu Dhabi 2010.
Des grands challenges vous attendent en 2013 avec Mazembe, qu’en pensez-vous ?
Je pense que nous aurons une équipe différente avec des recrues qui sont meilleurs techniciens. Donc notre jeu va évoluer et nous essayerons d’avoir davantage d’animation dans les phases offensives. Pour l’instant, avec Gladson AWAKO, ADJEI et KASONGO, nous espérons qu’ils vont vite s’adapter au milieu de terrain et en défense. La Ligue des Champions 2013 et la Linafoot sont de nouveaux défis. Il y aura aussi pour les Léopards les éliminatoires de la Coupe du Monde Brésil 2014. Un grand marathon nous attend.
Etes-vous content du titre de la Linafoot ?
Nous sommes fiers d’avoir gagné le trophée de Linafoot même sans jouer V. Club au match retour. Nous étions prêts, mais l’adversaire a fui. Tout au long de la saison, même sur des terrains difficiles, une courte victoire s’imposait. Félicitation aux dirigeants et merci aux supporters pour leur appui.
"CAN 2013 : redonner une place honorable à la RDC"
De 2006 à 2013, la RDC était absente, que t’inspire cette participation ?
Je serais très fier de jouer ma première CAN. Un rêve hier, aujourd’hui une réalité proche. Je ne pense pas que nous irons en Afrique du Sud simplement pour marquer notre présence mais pour conquérir la place que le football congolais avait dans le passé sur le plan continental.
Ghana, Mali et Niger, des adversaires à votre portée ?
Un groupe très difficile pas que pour la RDC mais aussi pour nos adversaires. Nous n’irons pas en victime expiatoire face aux nations qui étaient à la dernière CAN. En nous qualifiant face à un quart-finaliste, la Guinée Equatoriale, c’est un avertissement à l’endroit du Ghana, du Mali et du Niger. Nous jouerons sans complexe.
Que vous dit Claude LEROY et quelles sont vos relations ?
Ne comptons pas sur un coup de sort mais travaillons pour mériter d’abord une place dans son équipe, ensuite compter sur nos efforts pour réussir cette CAN. Avec ce discours, je pense que nous avons beaucoup des chances d’arriver jusqu’au bout. Je suis à l’aise avec lui parce que j’ai sa confiance. A moi d’en profiter pour emmener la RDC à un haut niveau, mais ça ne sera pas facile.
Entre joueurs évoluant en RDC et ceux de l’extérieur du pays, sur qui compte LEROY ?
Je n’ai aucune réponse, seul l’entraîneur sait. C’est son travail. J’aime qu’il donne la chance aux locaux et aux professionnels qui le méritent.
Des contacts avec Rennes, Lille, Genk...
C’est l’actualité en cette période, Deo KANDA a-t-il sa tête au TPM ?
Je suis joueur du TPM et pour le moment je compte poursuivre ma carrière dans ce club qui me procure beaucoup d’émotions.
N’as-tu pas des contacts à l’extérieur du pays ?
J’ai des contacts en L1 française, il y a des pourparlers avancés avec Rennes, il y a aussi Lille qui me veut. En Belgique, c’est Genk. Ce jour, je me contente de préparer la CAN et on discutera plus tard avec mes dirigeants. Personnellement, j’aimerais aussi aller évoluer en Europe, connaitre le football professionnel mais rien ne garantit un quelconque départ. Je suis encore sous contrat avec Mazembe. Il y a une condition avant de partir : je dois grandir sur le plan tactique avant d’affronter le football professionnel.
Sur le plan familial, Deo KANDA a un nouveau statut : depuis le 24 novembre 2012, l’attaquant s’est uni par les liens du mariage à Fortunat MAYALA. Compliments Déo!