Patrice CARTERON : « Fier de rejoindre Mazembe »

Le coach CARTERON : "J'avais prévenu les dirigeants de la fédération du Mali..."

11 QUESTIONS AU NOUVEAU COACH

Patrice CARTERON : « Fier de rejoindre Mazembe »

24 mai 2013

La piscine du Grand Hôtel Karavia au quartier Golf. C’est sans doute l’endroit que le nouveau coach du TP Mazembe a le plus apprécié durant son premier séjour à Lubumbashi. Après une bonne séance de relaxation aquatique, et au moment de déguster un bon café, il nous a reçus pour un entretien d’une petite demi-heure. Posé, maniant la langue de Voltaire avec habileté et concision, il a répondu à onze questions sans se dérober. A vous de juger.

Quel a été votre sentiment juste après avoir signé votre contrat avec le TP Mazembe ?

Un sentiment d’immense fierté de rejoindre le plus grand club africain actuel, l’envie de participer et de redynamiser le club après cet échec de la Ligue des Champions de la CAF qui a été difficile à accepter pour tout le monde. Maintenant, il est temps de repartir de l’avant et de se fixer des objectifs pour les deux ans à venir…

Que savez-vous du TPM à ce jour ?

J’ai surtout appris à connaître le TPM à travers son exploit lors de la Coupe du monde des clubs de la FIFA en 2010. Ce jour-là, le brio du TPM a éclaté au grand jour. J’ai appris avec beaucoup de surprise à l’époque que les moyens et les installations sportives mis à la disposition de l’équipe placent le TPM parmi les grands clubs du monde. Je suis très fier de venir à Lubumbashi et d’entraîner le TP Mazembe.

Après avoir assisté aux deux matches contre Muçulmana et Muungano que pensez-vous des joueurs qui vous seront confiés ?

J’ai eu la chance de voir l’équipe jouer deux fois avec quasiment deux onze différents. Ca m’a permis de voir aussi bien qu’en terme de qualité et de quantité  y a de très bons joueurs. Ensuite, il faut forcement repérer ce qu’il faut travailler. Je pense qu’il y a beaucoup de potentiel individuel, et collectivement il me semble que l’équipe peut s’améliorer sur le plan de la récupération notamment et sur l’aspect défensif.

Dans quel domaine l’entraîneur Carteron va-t-il travailler en priorité sur le plan technique ? Quels sont les comportements que vous attendez de vos joueurs sur le plan du jeu ?

- L’équilibre collectif de l’équipe, arriver à clarifier un peu plus nos schémas de jeu offensifs et nos replacements défensifs afin de donner une stabilité collective à l’équipe.

- Selon moi, sur le plan de jeu la principale qualité qu’il faut avoir c’est vraiment de tout donner sur le terrain. Des erreurs on en fait tous, mais en terme d’attitude, il est inconcevable pour moi qu’un joueur quitte le terrain en n’ayant pas tout donné. 

« Non, je n’ai pas l’étiquette d’un mercenaire… »

Certains médias vous traitent de mercenaire parce que vous quittez la sélection du Mali en pleine phase de qualification pour le Brésil 2014. Vous n’avez pas le sentiment de déserter ?

Non, pas du tout, je pense d’ailleurs pas avoir l’étiquette d’un mercenaire. J’ai fait le choix l’année dernière d’aller aider le peuple malien et son football à un moment critique de son histoire avec une guerre terrible. Ceci alors que j’avais la possibilité d’aller aux Emirats Arabes Unis gagner beaucoup d’argent. Vous ne le savez pas, bien sûr, mais j’ai gagné beaucoup d’argent en tant que joueur, ce n’est pas mon choix prioritaire d’entraîner pour l’argent. Par contre, ça fait plusieurs mois que j’avais décidé de toute façon de quitter la sélection malienne à la fois pour retrouver un travail en club à partir de fin juin. C’est pour cela que je souhaitais démissionner à l’issue des deux matches en juin. Or les choses se sont précipitées mais encore une fois je ne vois pas de manière positive les perspectives du football malien pour les mois à venir. Il va y avoir des élections à la fédération et en politique également c’est très compliqué, et j’ai subi cette instabilité depuis des mois. Je ne vois pas comment les choses peuvent s’améliorer. Il vaut mieux se retirer au moment où le Mali est classé  26ème… on a été la 24ème nation au monde, c’est un record dans l’histoire du Mali. Je laisse cette nation en tête de son groupe, je me retire au moment où tout va bien. Il faut savoir le faire.

Quel type d’entraîneur pensez-vous être : plutôt autoritaire, plutôt conciliant ? Quelles sont les méthodes que vous employez sur le plan psychologique ? Avez-vous été informé du manque de discipline des joueurs et quelle sera votre attitude dans ce domaine ?

- Je peux être le deux à la fois à vrai dire. Je m’adapte totalement à la situation, le but pour moi c’est d’avoir un axe, on a beaucoup parlé de discipline, mais l’objectif, à moi de trouver les mots, d’observer les joueurs qui correspondront mieux au profil que je mettrai en place, à l’axe que je déterminerai que ce soit en terme de discipline, de vie en groupe et d’engagement sur le terrain.

« Les joueurs doivent se montrer exemplaires »

- J’ai eu la réputation en France d’être un peu novateur par rapport à ça puis que j’avais présenté un mémoire sur la préparation psychologique. Avec Mazembe, je préfère parler de gestion humaine. Pour le quotidien, ça me semble important d’échanger avec les joueurs afin de les mettre devant leurs responsabilités. Pour qu’ils se sentent bien et s’expriment librement, il faut beaucoup d’échange. Ma responsabilité sera de chercher à beaucoup échanger avec les joueurs.

- On m’a dit que c’était le souci par rapport à l’équipe et à la qualité de vie qu’il y a. Pour avoir été joueur, je comprends que ce sont encore des jeunes personnes, il faut parfois aussi accepter qu’il y ait un manque de maturité. Mais en termes d’image on se doit de dégager quelques choses de positif : enfiler le maillot du TPM est une responsabilité. Tout est fait par le président Moïse KATUMBI pour qu’ils soient dans les meilleures conditions, à eux par leur attitude et leur comportement sur et en dehors du terrain de se monter exemplaires. 

(Fin de la 1ère partie – A suivre)

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