Ils n'ont pas fait mystère de leur destination de vacances : quasiment tous les Corbeaux sont rentrés au pays ou restés au Congo. De la France au Ghana en passant par le Mali, Kinshasa et Lubumbashi avec un détour en Zambie : nos interviewés partagent le même horaire quotidien, celui des matches de la Coupe du monde au Brésil. Alors, qui soutiennent-ils et quel style de jeu apprécient-ils ? Solomon ASANTE qui a fait la campagne des éliminatoires avec les Black Stars sans pourtant faire partie des 23 du voyage en Brésil, Joël KIMWAKI, Patrick ILONGO, Rainford KALABA et le coach Patrice CARTERON nous ont fait partager leur tendance.

Solomon ASANTE : "Comme si j'y étais..."

Mon cœur bat comme si je faisais partie de cette sélection parce que j’ai disputé quelques matches des éliminatoires. Après l’exploit de 2010 en Afrique du Sud, tout le continent compte sur les Black Stars. Mais je ne pense pas que ça soit une pression supplémentaire. Le sélectionneur a emmené des joueurs capables de relever les défis, je prie mon Dieu pour que mon équipe dépasse les quarts de finale. Sincèrement, lorsque le Ghana joue je sens de l’adrénaline monter, c’est comme si j’étais sur terrain parce que j’ai côtoyé tous les joueurs. Allez-y les Black Stars ! 

Cheibane TRAORE : "Surtout regarder ETO'O"

La Coupe du monde occupe une grande partie de mon temps pendant ces vacances. Chaque joueur rêve de prendre part à ce grand rendez-vous du football mais si on n’a pas l’occasion d’y aller, c’est aussi une possibilité de voir les autres jouer. En tant qu’attaquant, je vais m’inspirer de ce que je vois pour grandir. Rien ne m’empêche de soutenir la Côte d’Ivoire, d’abord en tant que voisin du Mali et surtout parce que c’est une nation qui a des joueurs qui font leurs preuves dans les grands clubs européens. J’aime bien cette équipe. Je vais surtout m’intéresser aux attaquants de pointe comme Samuel ETO’O.

Rainford KALABA : "Je mise sur le Brésil"

Mon équipe favorite est le Brésil dans cette Coupe du monde. J’aime bien la finesse dans le jeu, les percussions dans les couloirs et les qualités individuelles des joueurs qui jouent sur les côtés comme moi. Pour le trophée, je mise sur le Brésil. J’ai peur sur la santé des joueurs, on sent des joueurs fatigués et prêts à craquer après de longs mois de compétition.

Patrick ILONGO : "Pas de favori"

Il y a des nations qui n’ont encore rien montrée, les matches se suivent mais ne ressemblent pas bien que la première journée ait livré ses tendances. La suite sera très difficile avec surtout l’étape décisive des matches à élimination directe. Je n’ai pas de favori mais compte suivre cette compétition avec beaucoup de passion pour les équipes qui produiront un bon football.

Joël KIMWAKI : "Ghana et Argentine"

Mes deux équipes sont le Ghana et l’Argentine. Ce sont les nations qui ont quasiment le même profil de jeu avec beaucoup de technicité et une forte capacité à conserver le ballon. L’Argentine – à travers des joueurs capables de se dédoubler en venant chercher la balle au milieu de terrain avant de se projeter en attaque – a réussi son entrée pendant que le Ghana, sur ce but matinal des USA, a vu tous ses schémas tactiques être bouleversés. 

Ce match Ghana-USA est une alerte pour nous défenseurs, car bien souvent nous ne sommes pas prêts au coup d’envoi. C’est rare en Afrique de voir une équipe lancer des assauts au bout de 30 secondes, les attaquants ont l’habitude de donner le coup d’envoi ensuite d'aller se placer devant enfin d’attendre qu’ils soient servis. Pour nous joueurs de Mazembe qui disputeront la Ligue des Champions juste après la Coupe du monde, cette compétition est à l’image des séances tactiques vidéos que le staff nous présente dans la préparation de chaque match.

Quant au grand nombre des buts inscrits jusque-là, la faute n’est pas qu'aux défenseurs mais à l’évolution du football.

Patrice CARTERON : "Deschamps l'un des meilleurs"

Si l’équipe de France n’est pas l’une des meilleures de cette Coupe du monde mais je pense qu’elle a l’un des meilleurs entraîneurs. Depuis Aimé JACQUET, je pense que Didier DESCHAMPS est l’homme de la situation, il est capable de motiver un groupe et booster ses troupes pour que la France soit performante. Il a fait quelque chose d’incroyable avec ce match retour contre l’Ukraine, et depuis on sent une vague de sympathie au niveau du public en France qui est pourtant très exigeant. Les Français ne sont jamais aussi dangereux que lorsqu' ils ne sont pas favoris. Ce seront de bons outsiders durant la compétition.

Je mise aussi sur la Côte d’Ivoire, j’espère vraiment que cette génération de Didier DROGBA va passer le cap. La Côte d’Ivoire a un groupe beaucoup plus jouable que lors des deux dernières Coupes du monde où elle était tombée à chaque fois devant des grandes nations du football. Là, le groupe est plus ouvert et un Didier DROGBA en pleine forme. Je vais suivre de très près la Côte d’Ivoire...