Il est 16h50 dimanche après-midi au stade de la Concorde de Kadutu. L’arbitre Léon KIKUMBI siffle la fin de Muungano-Mazembe (0-1). Sur la pelouse, sur le banc ou en tribune officielle (où étaient assis deux dirigeants du club) personne n’a la moindre seconde de répit pour célébrer cette victoire. En un éclair, c’est le sauve qui peut. Notre envoyé spécial était présent. Voici son récit.

Au coup de sifflet final, les supporteurs de Muungano sont en furie. Les joueurs des deux équipes, leurs encadreurs et les officiels du match ainsi qu’une dizaine des supporteurs, ne trouvant pas d’issue pour fuir, se massent dans le rond central. A cet endroit du terrain, les deux équipes se retrouvent derrière un cordon de sécurité infranchissable ! Boucliers en main, les policiers tiennent leurs grenades lacrymogènes prêtes à être larguées pour repousser et disperser les fauteurs de troubles.  Très vite, la police débordée n’a d’autres choix que de lâcher du gaz pour protéger les acteurs de la rencontre !

Des tirs assourdissants éclatent pour disperser les manifestants pendant que tout le monde se plaque au sol, dans le sable. Respirer ce gaz pimenté est presque insupportable, mais personne ne trouve à y redire à cet instant. La priorité vitale, c’est d’éloigner les vandales et mettre à l’abri les refugiés du rond central, terrifiés et craignant de recevoir une pierre ou un coup d’arme blanche à bout portant ! « Je tremblais même couché à terre tellement l’attaque des supporteurs était bien ciblée et redoutable», s’est plaint ce lundi matin Cheibane TRAORE.

Un policier entre la vie et la mort

Impuissant devant une centaine des supporteurs de Muungano, un élément de la police a été pris au piège et copieusement tabassé ! L’agent de l’ordre a saigné des oreilles, des narines et de la bouche, son diagnostic vital est entre les mains des médecins ! Une nouvelle victime d’un chauvinisme devenu sans égal dans certains de nos stades comme celui de la Concorde de Kadutu à Bukavu.

Des dégâts jusqu’à entraîner la mort d’innocents supporteurs dans les stades du pays : A terre dans le rond central, les assistants de l’arbitre... Il est temps d’éviter le pire avant que les joueurs ne soient pris comme cibles ou encore que l’on compte prochainement une dizaine voire une centaine de victimes.

Après l’épisode dramatique du stade de la Concorde, où certains supporteurs étaient prêts à en finir avec les athlètes, il faut tirer la sonnette d’alarme. Pour les autorités gouvernementales, pour la Fédération, il est temps de dire STOP aux dérapages…

Dieu merci, toute la délégation du TPM se porte bien !

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