Merveille BOPE : « A Mazembe, c’est la méritocratie »

Merveille BOPE, toujours prêt à répondre à l'appel

IL A REPONDU A VOS QUESTIONS DU « EN DIRECT AVEC »

Merveille BOPE : « A Mazembe, c’est la méritocratie »

23 septembre 2015

Merveille BOPE est un peu le joueur symbole d’une nouvelle génération de footballeurs congolais. En quelques semaines, il est devenu un élément clé dans le jeu du TP Mazembe. Sa polyvalence en fait un atout majeur des Corbeaux et il était intéressant de vous le faire découvrir un peu « plus intimement » à travers notre rubrique « En direct avec… ». Ses réponses à vos questions révèlent un joueur ambitieux, réfléchi qui a compris les efforts à consentir pour réussir au plus haut niveau.

J'ai entendu que tu es monté de l'Académie de Mazembe jusqu'à jouer chez les A. J'aimerais que tu nous fasses un bref parcours de ta carrière. Où as-tu fait tes débuts footballistiques et quelle a été ton évolution ?

Je n’ai jamais été formé à l’Académie, j’ai été admis chez les moins de 20 ans de Mazembe. Je suis de la génération U20 qui s’était classée 4ème en Suisse au Tournoi FIFA Blue Stars de 2012 puis finaliste en Allemagne, au Tournoi d’Ergenzingen. Auparavant, j’ai fait mes débuts à l’AC Matete ensuite je suis allé chez JAC Héritage de Kinshasa.

Quel est ton poste de prédilection et surtout celui dont tu rêvais depuis ton enfance ?

Celui de numéro 10 comme Zinedine Zidane

Armand NGOIE KYABUNTU – Meknès, Pathy KILONGOSHI – Lubumbashi, Jacques EMUNDU – Kinshasa, Yan MUTEB - Lubumbashi

« Mon idole c’est ZIDANE »

Chez qui t'inspires-tu dans le monde étant un milieu de terrain ? Donc quelle est ton idole ?

Comme milieu de terrain, je m’inspire beaucoup de la technique de Xavi HERNANDEZ mais mon idole c’est Zinedine Zidane.

Merveille BOPE le meilleur récupérateur du moment. Dans l'équipe, avec lequel des doyens t’entends-tu au mieux et lequel de ses conseils ou suggestions as-tu mis en pratique ?

Dans la vie courante, tous les jeunes qui ont émergé ont été orientés et encadrés. En ce qui me concerne, je suis un chanceux. Les dirigeants, les entraîneurs, les supporteurs et surtout mes coéquipiers qui sont tous mes aînés m’ont adopté. J’ai beaucoup d’estime pour eux et je tiens à ne pas brûler les étapes.

Quel est le profil de ton joueur européen préféré ? Certains te considèrent comme étant le Tony KROOS du TP Mazembe. Qu’en dis-tu ?

J’aimerais bien qu’on m’appelle le Xavi HERNANDEZ de Mazembe. Comme l’ancien Catalan, il ne suffit pas de récupérer les ballons puis de les balancer. Il faut poser le ballon et orienter le jeu. Je travaille dur pour avoir ces qualités.

Te sens-tu prêt à jouer en équipe nationale de la RDC ? Dans quels domaines as-tu fait le plus de progrès ? Quels sont ceux dans lesquels tu dois encore progresser ?

L’équipe nationale, c’est le rêve de tous les joueurs. Si Dieu veut, je voudrais faire déjà partie de la sélection qui disputera les éliminatoires du CHAN 2016. Je suis en train d’acquérir l’expérience. J’ai fait pas mal de progrès dans le jeu, et je ne compte pas m’arrêter à ce niveau.

Fabrice BIKWE – Bunia, Niston MAKABI - Kinshasa/N’Djili, Jean-Luc KABONGU ODIA - Mbuji-Mayi, Marie-Benoît KAZADI - Mbuji-Mayi, Hervé MUKATSHIM – Kinshasa

« Les étrangers, c’est un faux débat »

Aujourd'hui, il est clair que ta patience et ta persévérance dans le travail ont porté leurs fruits. Un mot, une phrase, un conseil aux joueurs et aux amoureux du ballon rond qui calomnient le TP Mazembe en disant qu'il privilégie plus les étrangers que les Congolais ? As-tu eu l'impression de ne pas avoir été titularisé dès ton arrivée uniquement par ce que tu es Congolais ou alors parce qu'il te fallait plus de maturité dans le travail ?

Sincèrement, entendre les gens parler des étrangers qui sont titulaires au TPM au détriment des Congolais est un faux débat. J’en suis une preuve vivante. Lorsque j’ai repris les choses en main, le coach n’a pas hésité un seul instant à faire appel à moi dans son onze de départ. Le jour où je baisserai de régime par exemple quelqu’un d’autre prendra ma place. A Mazembe, c’est la méritocratie.

Les qualités technico-tactiques d'un milieu de terrain, c’est sa lecture du jeu adverse et la relance ou les passes décisives. Comment expliquer que chez Mazembe, on balance toujours les ballons en sautant les lignes, surtout le milieu, ou en privilégiant les chevauchées aveugles sur les ailes ?

Au football, balancer ou sauter les lignes n’est pas toujours une faute dans la mesure où il faut rapidement  trouver les solutions devant, mais je ne suis pas de cette école. Au cours d’un match, il faut utiliser toutes les possibilités : animer le jeu, passer sur les ailes ou encore balancer la balle devant. L’idéal dans tous les systèmes de jeu c’est de marquer des buts. En ce qui me concerne, j’aime bien prendre du temps  tout en avançant avant de délivrer une passe, j’aime bien la perfection dans le jeu.

Pourquoi dans ta façon de jouer tu as toujours tendance à faire des passes aux défenseurs, au lieu d'alimenter et faire des passes décisives aux attaquants ?

Tout dépend de l’endroit où je me trouve au moment de la réception de la balle et de la position de l’adversaire.

Quelle est ton impression quand tu vois Trésor MPUTU s’entraîner et quel conseil peux-tu lui prodiguer ?

Trésor MPUTU  est un grand frère que je le respecte beaucoup. Il est talentueux et devra travailler dur pour retrouver sa forme avec son nouveau club. Je ne sais rien sur sa destination actuellement.

« Le talent ne tombe pas du ciel… »

Les applaudissements sont admis et même appréciés par les joueurs. Penses-tu à hausser ton niveau pour continuer à bénéficier encore davantage  de nos applaudissements ?

L’objectif pour un jeune footballeur c’est de progresser, ensuite se maintenir au plus haut niveau. Le talent ne tombe pas du ciel, c’est comme de l’art qu’il faut sculpter.

Content de te voir au sein du groupe, au moment où la concurrence bat les records chez Mazembe, je t’ai vu commencer comme défenseur, aujourd'hui tu te démarques en milieu de terrain où il y a des internationaux incontestables. Je t’ai même vu gérer les 17 dernières minutes d’un match à l'aile droite de la défense. Quel est le poste où tu te sens le mieux pour éviter cette concurrence ?

Au début de ma carrière, j’étais un numéro 10, aujourd’hui je m’adapte comme milieu défensif et me sens à l’aise. La concurrence dans une équipe il ne faut pas la fuir, sans la concurrence on ne travaillerait pas dur pour gagner sa place.

Nous t’avons connu comme avant-centre, comment expliques-tu cette reconversion en milieu récupérateur ?

Les entraîneurs que j’ai connus m’ont orienté à plusieurs postes. Ce jour, je joue bien comme milieu récupérateur. A la demande de l’entraîneur qui trouve en moi d’autres qualités, je peux démarrer partout sur terrain sauf dans le but de Robert KIDIABA (rire).

Que comptes-tu faire pour gagner plus de duels physiques ? Travailles-tu beaucoup en musculation ? Jusque-là tu fais notre bonheur.

Pour devenir un footballeur professionnel, je dois me soumettre à une certaine hygiène de vie. Au-delà des entraînements avec le groupe, j’organise bien mon temps entre ma famille, quelques moments de détente, soins personnels et travail dans la salle de gymnastique.  

Quelles sont les fautes que tu ne voudras jamais faire au cours de ta carrière de footballeur ?

M’occuper de futilités au moment où l’équipe a besoin de mes services.  

Comment juges-tu le coaching de CARTERON ? Pour toi, est-il un bon entraîneur?

Patrice CARTERON est entraineur et Merveille BOPE est un joueur. Chacun fait son travail. Ce n’est pas mon travail de juger ses performances mais du moment où nous sommes en demi-finale, retenons qu’il fait bien son job.

Qu’en penses-tu des demi-finales face à Al Merreikh ?

C’est le haut niveau. Plus des matches à trois points, là c’est l’élimination directe. Il ne suffira pas d’être bon sur un match. Vous pouvez être meilleur sur un match en le gagnant par exemple 2-0 et prendre 3-0 au match retour. Ça va se jouer sur deux matches, l’idéal sera d’être performant à Khartoum et à Lubumbashi une semaine après.

Tu n’as pas connu le coach GARZITTO, est-ce sa présence sur le banc d’Al Merreikh peut-elle influencer le résultat ?

Patrice CARTERON et Diego GARZITTO entraîneurs resteront hors des limites du terrain pendant le match. Ce sont les joueurs qui décideront du résultat final. Le TPM a beaucoup de respect pour GARZITTO qui fait bien son job chez Al Merreikh. A nous de montrer qu’on est là pour nous qualifier et non parler de GARZITTO…

Hervé MUKONKOLE – Kinshasa, Louis TSHISOLA – Lubumbashi / Golf, Laurent CHIMWISH – Lubumbashi, Serge LUMUNA KITA – Jérusalem, Zoppy MATUMWENE - Bandundu-ville, Thierry KABAMBA NDALA – Lubumbashi, Patrick MBUYI MUTOMBO – Kinshasa, Dédé MUKUNA – Kinshasa, Daudet KATSHINGU – Kinshasa  Jean KITOKO – Kinshasa et Maquessa CRISTIANO – Cabinda/Angola

« Le FC Barcelone, un rêve…»

Quelles sont tes ambitions au TPM ? A l’étranger, quel est ton club préféré ? Celui dans lequel tu aimerais poursuivre ta carrière ?

Aujourd’hui, mon plus grand rêve c’est de soulever le trophée de la Ligue des Champions. Mon club préféré à l’étranger est le FC Barcelone et j’aimerai poursuivre ma carrière un jour en Catalogne.

Comment gères-tu ton temps après les matchs et l’entraînement ?

Entre ma famille, mes visites chez mon ami Jonathan BOLINGI pour nous détendre et travailler dans la salle de gymnastique du club pour parfaire ma condition physique.

   

La complicité BOLINGI-BOPE hors terrain

Tu es très jeune 23 ans, penses-tu encore aux études ? Ici aux USA, 90% des jeunes en NBA ou FNL que vous voyez souvent à la TV sont la plupart des gradués, voire des licenciés.

Oui, pourquoi pas. J’ai un projet dans ce sens. Concilier le football et les études. Après ma carrière, il y aura une vie à mener. Il faut que je me prépare à affronter l’après football.

Avec quel joueur passes-tu du temps régulièrement ? Les footballeurs congolais ne font pas toujours preuve d’un grand sérieux dans leur hygiène de vie. Es-tu assez solide pour éviter les tentations ?

Je passe beaucoup de temps avec Jonathan BOLINGI. Si je ne faisais pas preuve de sérieux, je m’en prendrais à moi-même. Les tentations existent, il faut savoir les contourner pour les éviter.

Gustave TSHITAV – Cité Minière de Fungurume, Jean-Placide KASONGO-MUTEBA-NAWEJ – Kinshasa Pool-Matonge, Bernard BUGINGO – Nashville, Tennessee USA et Niston MAKABI – Kinshasa/N’Djili

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